Le grand réveil de Nicolas Colsaerts

Nicolas Colsaerts a retrouvé son meilleur niveau. A 34 ans, il n'a jamais semblé aussi serein. © BELGA IMAGE

En terminant à la deuxième place du Turkish Airlines Open, l’un des plus importants tournois de la saison, Nicolas Colsaerts s’est rappelé au bon souvenir de la planète golf. Avec un brin de réussite, il aurait parfaitement pu remporter le trophée. Au départ du dernier trou, il partageait la tête avec Justin Rose. Il signa un bon par mais son rival anglais enquilla le birdie. En golf, tout se joue parfois sur des détails. Le ” Belgian Bomber ” privilégiait pourtant la satisfaction à la déception en quittant le parcours du Regnum Carya, à Antalya. ” Bien sûr, il y a un peu de frustration d’avoir manqué ce putt, reconnaît-il. Mais je suis tombé face à l’un des meilleurs joueurs du monde du moment en jouant à un très haut niveau. ”

Cinq ans après son dernier sacre sur l’European Tour, lors du Volvo Matchplay de Finca Cortesin, le ” Belgian Bomber ” espérait secrètement sabler le champagne du troisième titre de sa carrière. Mais cette deuxième place en Turquie, dans un Rolex Serie doté de 7 millions de dollars de prize money, a, quelque part, valeur de victoire. Elle lui permet, d’abord, de se hisser dans le Top 25 à la Race to Dubaï (1,1 million d’euros de gains cette année) et de réintégrer le Top 100 mondial. Elle lui permet, surtout, d’afficher haut et clair son ambition, à un an de la Ryder Cup. Dans un coin de sa tête, il rêve toujours, en effet, de participer à l’édition 2018 qui aura lieu au Golf National, près de Paris. Et il est évident que le capitaine européen Thomas Bjorn n’a pas manqué une miette de sa prestation.

Agé de 34 ans, Nicolas Colsaerts reste, aux yeux de tous les spécialistes, l’un des joueurs les plus doués du circuit professionnel. Il l’avait déjà prouvé en terminant à la troisième place du PGA Championship de Wentworth, en mai dernier. Il l’a encore démontré à Antalya où, durant quatre jours, il a sorti son costume de magicien, terminant l’épreuve à 17 sous le par avec des statistiques exceptionnelles dans tous les compartiments du jeu : 310 yards de moyenne au drive, 83 % de greens en régulation, 1,6 putt par trou.

Le ” Coels ” n’est plus le chien fou qui, au début de sa carrière, prenait des risques parfois insensés au nom du seul panache. Grâce à son expérience, il a appris à mieux gérer les séquences des tournois et à faire preuve de davantage de patience. On le sent bien dans son swing et bien dans sa tête. Il met son talent au service de sa tactique. Et sa future paternité accentue cette impression de sérénité intérieure. Comme le bon vin, le golfeur peut se bonifier avec l’âge. Et si Nicolas Colsaerts était à l’aube de ses meilleures années ?

MIGUEL TASSO

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