Le coq va chanter

Un peu plus tôt qu’à l’accoutumée, les Chinois ont fêté la nouvelle année ce 28 janvier. Dans l’empire du Milieu, c’est l’an 4714 qui a commencé, année du coq. Agressivité, vanité, flegme et instinct protecteur : telles sont les qualités associées à ce gallinacé. Les natifs de l’année du coq sont, dit-on, travailleurs et persévérants, et devraient voir leurs efforts récompensés.

L’an dernier, à cette période, tous les marchés financiers étaient affectés par les problèmes que rencontrait la Chine. Le moteur de la croissance s’essoufflait. La donne a depuis lors quelque peu changé. Officiellement, l’économie chinoise enregistre une croissance de 6,5 à 7 %. La réalité est moins enthousiasmante, cependant, selon les spécialistes. La croissance du pays repose désormais énormément sur la création de dettes. Pendant un quart de siècle, la Chine a connu un parcours presque sans faute. Mais après la crise financière en Occident, les autorités chinoises ont opté pour une croissance financée par les crédits, qui a donné lieu à la création d’une bulle spéculative sur le marché immobilier. La croissance économique (6,7 % en 2016) est trop largement soutenue par les investissements publics, un montant record d’emprunts par les banques (publiques) et une augmentation des prix de l’immobilier.

L’affaiblissement de la monnaie chinoise (le yuan ou renminbi) face au dollar américain est un nouvel élément apparu il y a dix-huit mois. Au début de cette année, le rapport était de près de 7 yuans par dollar, contre encore 6,2 à la mi-2015. Le flux de capitaux sortants y est étroitement lié. Sur les onze premiers mois de l’an dernier, ce sont 670 milliards de dollars qui ont quitté la Chine. Afin de contrecarrer une dévaluation trop brutale du yuan, l’État chinois a épuisé, en un an et demi, un quart ou environ 1000 milliards sur 4000 milliards de dollars de ses réserves de devises étrangères.

Une année passionnante

En novembre se tiendra le 19e congrès national du Parti communiste, auquel assistent plusieurs milliers de mandataires locaux, pour définir les grandes lignes de la stratégie des prochaines années. Le président Xi Jinping, qui a encore renforcé son pouvoir l’an dernier, devra surtout reprendre le contrôle sur l’économie et la devise nationale. Ce qui supposera probablement la mise en oeuvre d’une politique monétaire plus rigoureuse et davantage de contrôles des capitaux. Donald Trump ne pouvait arriver plus mal à propos. L’important excédent commercial chinois ne plaît manifestement pas au nouveau président américain. Et chaque commentaire ou acte du républicain est non seulement pris très au sérieux à Pékin, mais aussi nourrit les ambitions politiques et militaires internationales de la Chine. En matière de commerce cependant, les Chinois ont peu à gagner à défier les États-Unis. À cet égard, le plaidoyer de Xi Jinping à Davos, le mois dernier, en faveur du libre-échange était sans équivoque.

L’ENTRÉE EN SCÈNE DE TRUMP SURVIENT AU PIRE MOMENT POUR LA CHINE.

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