Le cerf perd de sa splendeur

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Le grand acteur du secteur des engins agricoles est déjà bien avancé dans son exercice 2016-2017 (clôture le 30/10). Après la publication des résultats du troisième trimestre, son action ne s’est pas distinguée en Bourse, contrairement au trimestre précédent, où pour la première fois depuis le premier trimestre 2012-2013, le groupe avait renoué avec une croissance de son chiffre d’affaires (CA) en rythme annuel. Cette ” primeur ” avait permis un rebond du cours de l’action de plus de 7 %, à un plus-haut de plus de 120 dollars. Malgré les très bons chiffres du trimestre écoulé, le cours a plongé de plus de 5 % et est revenu sous les 120 dollars. Le CA est en hausse de 16 %, à 7,81 milliards de dollars (6,72 milliards de dollars à la même période en 2016). Le résultat opérationnel (EBIT) s’est accru de pas moins de 22 %, à 995 millions de dollars (816 millions au même trimestre l’an dernier). Le bénéfice opérationnel des activités agricoles ” pures ” a progressé de 20 %. Par action, le bénéfice est ressorti à 1,97 dollar (1,55 dollar en mai-juillet 2016). Les analystes s’attendaient en moyenne à 1,93 dollar par action ; cela fait 19 trimestres (consécutifs) que Deere dépasse le consensus en la matière. Mais plusieurs analystes attendaient surtout de connaître le bénéfice ajusté… lequel, à 1,79 dollar, est de 7 % inférieur au consensus.

Le groupe a revu légèrement à la hausse ses prévisions de bénéfice, à 2,09 milliards de dollars (initialement 2 milliards de dollars). Tout comme celles de chiffre d’affaires, à non plus +9 mais +10 %, cependant sans amélioration du CA sur le marché domestique, les États-Unis. Les analystes ont dès lors adapté leurs projections moyennes de CA pour l’exercice courant à 25,6 milliards de dollars (25 milliards il y a 3 mois), un chiffre supérieur à celui de l’an dernier (23,4 milliards de dollars).

Plus de 175 ans après la fondation de l’entreprise, les tracteurs vert et jaune portant l’emblème du groupe, un cerf bondissant, sont reconnaissables dans le monde entier. Sur les neuf premiers mois de l’année en cours, Deere a tiré 67,8 % de son CA des activités agricoles. Les autres revenus proviennent des matériaux pour la sylviculture. Le groupe a aussi une branche financière, concentrée sur la location et le leasing d’engins agricoles, principalement. Mais ce pourcentage est appelé à baisser à présent que Deere a procédé à la plus importante acquisition de son histoire. Il a en effet mis sur la table 5,2 milliards de dollars (4,6 milliards d’euros) pour acquérir le groupe allemand Wirtgen spécialisé dans les équipements pour travaux routiers, le mélange d’asphalte, etc. Deere est donc devenu également un acteur déterminant dans la construction routière, dans l’optique de réduire sa dépendance à l’activité agricole, hautement cyclique.

Conclusion

Cette fois, Deere a publié des résultats moins éclatants qu’au trimestre précédent. La confirmation de la hausse du chiffre d’affaires sur une base annuelle n’a pas suffi au marché. L’action n’est plus bon marché, avec un C/B de plus de 18 et un rapport entre la valeur d’entreprise (EV) et le cash-flow opérationnel (EBITDA) supérieur à 10. L’acquisition de Wirtgen est certes une bonne chose. Mais il existe des actions moins chères dans le secteur agricole.

Conseil : conserver/attendre

Risque : moyen

Rating : 2B

Paru sur initiedelabourse.be le 30 août

Deere a relevé ses prévisions de bénéfice et chiffre d’affaires annuels.

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