La vigueur de l’euro menace la hausse boursière

Ces dernières semaines, le tableau s’est quelque peu assombri sur les marchés boursiers européens. Non qu’il soit question d’un renversement brutal, mais le sommet de l’indice Eurostoxx 50 remonte au 5 mai. Il y a déjà plus de trois mois. L’effet Macron n’est déjà presque plus visible sur les tables de cotation.

Un seul facteur est à pointer du doigt : la vigueur de l’euro. À moins que cela soit la faiblesse du dollar ? Quoi qu’il en soit, la monnaie unique européenne a progressé cette année de plus de 11 % par rapport à la monnaie américaine (lire également la rubrique ” Obligations ” en pages 14-15), ce qui rend les exportateurs américains plus concurrentiels. Une situation embarrassante pour les investisseurs européens. Le gain sur l’indice Eurostoxx 50 a fondu à quelque 5 % depuis le début de l’année, alors que l’indice Standard&Poor’s 500 s’en tient à un gain d’environ 10 %. Hélas, ce gain est gommé largement par l’affaiblissement de plus de 10 % du billet vert. Ces trois derniers mois, l’indice de référence européen a sous-performé de 5 % l’américain.

La Banque centrale européenne (BCE) devra dès lors se montrer extrêmement prudente dans la mise en oeuvre de sa stratégie de ” tapering ” à l’automne. Un euro plus cher réduit l’inflation car les importations deviennent meilleur marché. L’objectif d’inflation est donc plus difficile à atteindre, et la croissance économique peut s’en trouver menacée. D’autre part, la BCE n’est pas seule à décider. Le fait que Trump n’apparaisse dans l’actualité que sous un éclairage négatif et ne parvienne pas à honorer ses promesses électorales contribue également à affaiblir le dollar.

Taxes supplémentaires

Comme chaque été, le gouvernement a concocté pour les épargnants et les investisseurs de nouvelles taxes. Cette fois, les taxes supplémentaires doivent rapporter 429 millions d’euros. Une part substantielle (254 millions d’euros) proviendra d’un impôt sur le patrimoine sous la forme d’une taxe sur les comptes-titres (TER), à partir de 2018. Le taux – acceptable, au commencement – de 0,15 % sera heureusement appliqué sur les titres dont la valeur excède 500.000 euros. Mais une fois que la taxe sera instaurée, il sera plus simple d’en modifier le taux et les conditions. Souvenons-nous de la taxe sur les opérations boursières (TOB). Aujourd’hui, l’achat et la vente d’actions sont soumis à une imposition deux fois plus lourde qu’il y a cinq ans (de 0,15 à 0,35 %), une augmentation brutale !

Épinglons cependant aussi, parmi les nouvelles mesures décidées, que les particuliers se verront bientôt encouragés à investir en actions par l’exonération du précompte mobilier (30 %) sur la première tranche de 627 euros de dividendes. En outre, chaque contribuable aura la possibilité de verser 1200 euros (940 euros aujourd’hui) par an dans une épargne-pension – bémol : ce relèvement du plafond est largement rogné par la réduction de l’avantage fiscal à 25 %.

La TOB est passée de 0,15 à 0,35 % en 5 ans.

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