La mine d’or la moins chère

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Pour le quatrième producteur mondial d’or, 2016 ne fut pas particulièrement rentable. Goldcorp est une entreprise canadienne dont tous les actifs opérationnels sont concentrés sur le continent américain (Canada, Mexique, République Dominicaine et Argentine). L’or constitue de loin l’essentiel de sa production (82 %), tandis que l’argent est son principal produit dérivé (11 %). La hausse de cours de l’action s’est limitée l’an dernier à un tiers de celle des indices de mines d’or. Rappelons que Goldcorp a notamment connu au premier semestre un tremblement de terre, un conflit social et des problèmes d’ordre technique, qui ont pesé sur la production. Une amélioration est notable, cependant, et les chiffres du quatrième trimestre ont confirmé la tendance positive. Les mines du groupe ont produit 761.000 onces d’or ou 6,4 % de plus qu’au troisième trimestre. Sur l’ensemble de l’année, elles ont produit 2,87 millions d’onces, ce qui est conforme aux attentes mais bien inférieur au niveau de 2016 (3,46 millions d’onces). Le cash-flow opérationnel a donc reculé, de 1,4 milliard à 800 millions de dollars. Dans sa plus grande mine, Peñasquito, au Mexique, le groupe a principalement traité des minerais à plus faible teneur en or. La mine sera bientôt étendue, ce qui accroîtra la production de 100.000 à 140.000 onces. L’an dernier, Peñasquito a cependant été détrônée par Pueblo Viejo, en République Dominicaine, qui a produit légèrement plus et affiché une structure bien plus légère. La mine de Cerro Negro, en Argentine, a également posé plusieurs problèmes l’an dernier, mais depuis lors, sa réorganisation a été finalisée. L’an prochain, elle produira autant d’or que les deux premières.

Au niveau du groupe, le coût de production total a reculé au dernier trimestre 2016 à 747 dollars l’once, contre encore 812 dollars au trimestre précédent. Sur l’ensemble de l’année, ce coût s’est établi en moyenne à 856 dollars, contre encore 894 dollars en 2015. Les actifs de Goldcorp sont assez jeunes et ont donc une durée de vie supérieure à la moyenne. Au cours des années à venir, plusieurs nouveaux projets seront lancés, dans lesquels le groupe investira un montant total d’un milliard de dollars. Cette année et la prochaine, la production se stabilisera autour de 2,5 millions d’onces. D’ici 2021, elle doit s’accroître à 3 millions d’onces par an et les coûts doivent baisser à 700 dollars. Sur la même période, les réserves doivent augmenter d’environ un cinquième. À la fin de l’an dernier, elles totalisaient 41,8 millions d’onces, et dans cinq ans, elles doivent dépasser le cap des 50 millions. Le projet aurifère canadien Coffee a livré l’an dernier déjà 2,2 millions d’onces de réserves supplémentaires. En fin d’année, Goldcorp avait 200 millions de dollars en caisse. Sa dette nette a reculé à 2,51 milliards de dollars. Grâce à la restructuration, l’économie de coûts annuelle se monte à 250 millions de dollars.

Conclusion

Les récents chiffres trimestriels confirment que Goldcorp a remis de l’ordre dans ses affaires après une période de contrecoups opérationnels. Le portefeuille de nouveaux projets est bien garni, mais la croissance de la production ne sera possible qu’à partir de 2019. La baisse des coûts doit être perceptible à partir de l’an prochain. Goldcorp capitalise 1,1 fois la valeur comptable, avec une décote par rapport à ses pairs, ce qui lui vaut un conseil d’achat.

Conseil : digne d’achat

Risque : moyen

Rating : 1B

Paru sur initiedelabourse.bele 3 mars

D’ICI 2021, LA PRODUCTION AURIFÈRE DOIT S’ACCROÎTRE À 3 MILLIONS D’ONCES PAR AN.

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