La médecine nucléaire, discrète pépite de l’économie belge

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Les nouveaux produits radio-pharmaceutiques décuplent les chances de guérir du cancer. Et donc, les perspectives de rendement de ce secteur économique. Ça tombe bien : les entreprises et les universités belges sont à la pointe en ce domaine. Qui plus est, dans le nucléaire, où l’on ne délocalise vraiment pas facilement.

Comment ça, le molybdène-99 ne vous dit rien ? C’est l’un des produits phares de la médecine nucléaire, celui grâce auquel on réalise des examens hyper-précis du cerveau, du foie ou des os. On vous en parle parce que ce fameux radio-isotope est une jolie ressource pour l’économie belge. Notre pays en assure en effet un quart de la production mondiale, grâce au Centre d’étude de l’énergie nucléaire de Mol (SCK-CEN)et à l’Institut des radioéléments de Fleurus (IRE). ” Chaque année, quelque six millions d’examens sont réalisés dans le monde grâce aux isotopes de l’IRE “, confie Bérénice Pignol, product manager de l’institut.

Une fierté. Mais aussi un levier. La Belgique ne s’est pas assise sur cette rente radio-pharmaceutique et a développé depuis plusieurs dizaines d’années une expertise et une chaîne de valeurs autour de la médecine nucléaire, des équipements de protonthérapie d’IBA aux start-up prometteuses autour des universités (la recherche reste à la pointe, la Belgique affichant le record du monde de médecins nucléaires par habitant), en passant par la logistique spécifique pour le transport ou le traitement des déchets. Le secteur représente aujourd’hui 2.600 emplois directs et 2.100 indirects dans notre pays. ” La Belgique est la pépite européenne du nucléaire médical, résume le Français Richard Zimmermann, consultant spécialisé dans le nucléaire médical et président de la fondation Oncidium qui entend promouvoir ce secteur. Si je devais créer une société radio-pharmaceutique en Europe, la Belgique serait certainement mon premier choix. ”

Des lamas contre le cancer du sein

Cette position est d’autant plus intéressante que des lendemains plus que prometteurs attendent la médecine nucléaire. Celle-ci s’est longtemps concentrée sur le diagnostic (les scintigraphies et autres PET-scan), domaine bien moins rentable que le traitement des maladies. Désormais, la médecine nucléaire avance résolument vers le thérapeutique. Cela décuple les perspectives de rentabilité et du coup, tous les géants de l’industrie pharmaceutique s’y intéressent.

Chaque année, quelque 6 millions d’examens sont réalisés dans le monde grâce aux isotopes de l’IRE”, Bérénice Pignol, “Product Manager” à l’IRE.

Bayer a investi 3 milliards en 2015, Johnson & Johnson s’est lancé en début d’année, et tous les autres devraient suivre. ” Cela passera par le rachat de produits innovants développés par des start-up, estime Richard Zimmermann. Une jeune pousse comme Camel-IDS pourrait valoir plus d’un milliard dans quelques années. ” Camel-IDS, spin-off de la VUB, combine des éléments radioactifs et des anticorps de camélidés pour cibler et détruire les tumeurs cancéreuses. Avantages : l’action est plus rapide, épargne les cellules saines et ne génère pas de réaction immunitaire chez le patient. ” C’est une avancée énorme, poursuit Richard Zimmermann. Avec cela, le cancer n’est plus une maladie mortelle mais une maladie chronique. En cas de récidive, on peut réinjecter le même produit, avec la même efficacité, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. ” Le produit le plus avancé de Camel-IDS est un traitement contre le cancer du sein à partir d’anticorps de lama.

Des hôpitaux très ouverts à l’innovation

Le développement d’un tel médicament coûte très cher et, a priori, seuls les grands groupes mondiaux peuvent financer toutes les études cliniques avant la mise sur le marché. Ces études nécessitent énormément de temps et de précaution car on combine ici les réglementations de prudence de la pharmacie et du nucléaire.

Cela signifie-t-il qu’une fois que ces start-up auront fait leurs preuves, elles seront rachetées et leurs activités délocalisées ? Et bien non, grâce au nucléaire : un élément perd en effet sa radioactivité en quelques dizaines d’heures. Il est dès lors judicieux de s’installer à proximité des sites de production des éléments radioactifs. Avec Mol, Fleurus, sept cyclotrons dans des hôpitaux et universités et toute l’expertise qui tourne autour de ces installations, la Belgique tient de sérieux atouts. On voit mal en effet Sanofi, Pfizer ou d’autres se lancer soudainement dans la construction de réacteurs nucléaires…

La Belgique dispose en outre des services logistiques spécialisés indispensables quand on manipule des matières radioactives. ” Nous pouvons aussi offrir un accès aisé à la clinique, ajoute Sylvie Ponchaut, directrice de Biowin, le pôle de compétitivité wallon dédié aux sciences du vivant. Vous ne trouvez pas partout des cliniciens de premier plan ouverts à de nouveaux traitements, à de nouvelles machines ou à de nouveaux radio-isotopes. La curiosité intellectuelle de nos équipes médicales est exceptionnelle. On trouve rarement une telle complémentarité entre les acteurs industriels et les cliniciens. ” Sans doute le fruit d’une histoire et d’une formation dans des universités sensibilisées à la médecine nucléaire. Aujourd’hui, on ne parle donc pas de délocalisation mais au contraire, de la venue chez nous de firmes étrangères, comme l’américaine Fluorama, qui va développer chez nous son marqueur cardiaque, ou l’australienne Clarity Pharmaceuticals, qui va y installer son centre européen.

La Belgique est la pépite européenne du nucléaire médical.” Richard Zimmermann président de la fondation Oncidium

Tout cela grâce… au Congo belge !

Mais d’où vient cet écosystème belge – et même wallon pour une bonne part – de la médecine nucléaire ? S’il existe aujourd’hui, on le doit notamment à la colonisation du Congo, avec ses mines d’uranium. Il a permis à la Belgique d’approvisionner les Etats-Unis en minerai radioactif et d’obtenir, en retour, le financement de centres de recherche sur l’énergie nucléaire dans le cadre du Plan Marshall (l’original, celui de l’après-guerre). Notre pays a entretenu cette expertise, notamment dans le domaine médical qui a toujours beaucoup intéressé les universités. On connaît bien la réussite d’IBA, spin-off de l’UCL, mais on connaît peut-être moins le professeur André Luxen et le Centre de recherches du cyclotron de l’ULg (CRC). ” C’est un visionnaire, tant sur le plan académique qu’industriel, explique Marc Foidart, directeur général adjoint de Meusinvest. Il a formé toute une génération de chercheurs, lesquels ont ensuite bien souvent créé leur société. ” ” Le professeur Luxen est un mentor pour beaucoup d’entre nous “, confirme Ludovic Wouters, de l’ANMI, une entreprise hébergée au sein du CRC.

C’est l’une des particularités du secteur : la recherche a toujours été connectée avec le business. Pour des raisons très pratiques de compétences et de financement. ” Pour être performants en radio-pharmacie, il faut avoir accès à des compétences dans la chimie, dans la pharmacie et dans la clinique, explique Sylvie Ponchaut. Vous ne pouvez réunir toutes ces compétences qu’avec des interactions très fortes entre les universités, la recherche et les entreprises. ”

Logique commerciale

Pour faire tourner un actif aussi coûteux que le cyclotron, André Luxen a dû, dès le début, chercher à vendre aux hôpitaux les molécules produites. Dans le même esprit, l’IRE doit trouver des acquéreurs – en l’occurrence des laboratoires pharmaceutiques – pour sa production de radioélements. En 2010, l’institut a intensifié cette logique commerciale en lançant une filiale (IRE-Elit), partiellement privée, pour diversifier ses activités en réalisant des produits qui peuvent directement être vendus aux hôpitaux. Cette filiale place beaucoup d’espoir dans le Galli-EO, un générateur de gallium 68. Ce radio-traceur permet d’obtenir des images ultra-précises pour les tumeurs neuroendocriennes et le cancer de la prostate. ” Nous espérons obtenir l’autorisation de mise sur le marché européen d’ici la fin de l’année “, précise Bérénice Pignol. Le Galli-EO est toutefois déjà utilisé dans plusieurs pays européens, dont la Belgique, à titre de préparation magistrale et non de médicament.

Ces sociétés vont créer l’emploi de demain. Nous devons agir pour éviter qu’elles soient rachetées”, Marc Froidart, directeur adjoint de Meusinvest.

Ce contexte génère un dynamisme économique réjouissant. Et il n’est pas prêt de s’éteindre. Un cinquième des projets de recherche de Biowin concerne la radio-pharmacie et des start-up continuent de se créer autour des universités. ” De nouveaux radio-isotopes arrivent et il y a encore tout un pan de recherche à explorer, déclare Sylvie Ponchaut. On peut raisonnablement espérer que la médecine nucléaire a de beaux jours devant elle en Belgique, et en Wallonie plus spécialement. Et ce qui ne gâte rien, ces espoirs économiques sont autant d’espoirs pour les patients, avec des thérapies de plus en plus personnalisées et ciblées. ”

Accompagner la croissance des start-up

Que faire pour augmenter les chances de transformer l’essai ? Sans doute mieux accompagner la croissance de ces entreprises. ” Il existe chez nous beaucoup d’incitants publics pour développer les pépites mais il y en a très peu pour transformer ces pépites en lingots d’or, constate Gauthier Philippart, dirigeant de Trasis, une PME liégeoise. Pour les faire grandir de 50 à 500 personnes, il y a peu d’acteurs publics qui peuvent intervenir. Et pas seulement sur un plan financier mais aussi dans l’accompagnement du conseil d’administration ou dans une mise en relation avec des investisseurs plus importants. ”

Message entendu du côté de chez Meusinvest, qui compte justement revoir ces stratégies de financement dans cette optique : ” Nous injectons des petits moyens dans beaucoup d’entreprises qui démarrent afin de lancer une dynamique, explique Marc Foidart. Nous devons maintenant envisager de consacrer des moyens plus conséquents à celles qui ont passé un cap, que ce soit pour leur permettre d’investir dans les molécules du futur ou pour procéder à une acquisition. Ces sociétés vont créer l’emploi de demain. Nous devons donc agir pour éviter qu’elles soient rachetées. “.

L’idéal, c’est l’inverse. Comme Elysia, une société spécialisée dans le contrôle qualité des produits radio-pharmaceutiques qui a racheté sa concurrente allemande. ” Cela démontre l’état d’esprit de cette génération d’entrepreneurs, poursuit le directeur adjoint de Meusinvest. Il y a 10 ans, nous aurions eu l’inverse. ”

De nouveaux radio-isotopes arrivent. Il ya encore tout un pan de recherche à explorer”, Sylvie Ponchaut, directrice de Biowin.

Un réseau de PME ?

Marc Foidart envisage aussi de réfléchir, avec les managers des entreprises, à d’éventuels rapprochements entre PME afin de ” changer d’échelle “, ce qui est, convenons-en, une autre manière d’éviter le rachat par des acteurs extérieurs. Le directeur adjoint voit ici Meusinvest comme un ” facilitateur ” pour initier ” un dialogue intelligent ” entre les entreprises concernées. Ce dialogue n’est pas toujours évident car si ces PME sont souvent complémentaires, elles sont aussi parfois en concurrence directe. ” Les sociétés ont toutes des profils différents mais c’est vrai, il existe une zone de frottement entre elles, ajoute Gauthier Philippart (Trasis). Cette compétition ne nous empêche toutefois pas d’être partenaires sur certains projets. ” Il se pourrait ainsi que les synthétiseurs de Trasis se retrouvent dans des packages d’IBA, qui produit pourtant aussi un synthétiseur. ” Il est souvent utile de s’associer pour emporter les marchés publics, ajoute Bérénice Pignol (IRE). Chacun suit son propre business model mais les liens pourraient être maximisés entre les différents acteurs. ”

Façonner un réseau, c’est l’une des missions de Biowin, dont les projets de recherche exigent la présence d’au moins deux entreprises, et de Rad4Med, la plateforme de promotion de la médecine nucléaire belge lancée en 2013. ” Lors des missions économiques, nous présentons toute la chaîne existante en Belgique, dit Richard Zimmermann. Une telle concentration d’activités et d’expertise est unique et impressionne à chaque fois. ”

La start-up ANMI vise les 50 emplois en 2020

“Notre ambition : amener un produit sur le marché. Nous sommes une petite équipe de chimistes et de pharmaciens. Nous voulons vivre cette expérience jusqu’au bout.” Ludovic Wouters, CEO et cofondateur d’ANMI (Liège) ne parle pas de n’importe quel produit mais d’une solution pour fabriquer aisément des produits radio-pharmaceutiques efficaces dans le diagnostic du cancer de la prostate. La solution est actuellement en phase clinique et ANMI table sur une mise sur le marché dans les deux ans.

Le produit d’ANMI est comparable au synthétiseur de Trasis (lire l’encadré “Traxis exporte ses synthétiseurs sur toute la planète” plus bas) en ce qu’il permet de combiner une molécule et un élément radioactif. Mais ici, cela se fait à plus petite échelle, sous forme d’une reconstitution en hôpital, pour les deux tiers des services de médecine nucléaire qui disposent de caméras mais pas de l’infrastructure ni du personnel nécessaire pour utiliser un synthétiseur moléculaire (seulement 2 à 3.000 sites d’utilisation de ces synthétiseurs sur la planète). “Nous avons la propriété intellectuelle sur le marquage sans synthétiseur, poursuit Ludovic Wouters. Nous envisageons de l’utiliser pour d’autres applications en cardiologie et en oncologie.” Cela permettrait à l’entreprise, qui existe depuis à peine deux ans, de passer des 6,5 équivalents temps plein actuels à une cinquantaine d’emplois en 2020.

ANMI se tient prête à monter dans le train de la thérapie, qui bouscule un secteur de la radio-pharmacie jusqu’ici dédié quasi exclusivement à l’aide au diagnostic. “La thérapie implique des exigences de financement et de développement complètement différentes, explique Samuël Voccia, directeur scientifique et cofondateur d’ANMI. Il faut augmenter les moyens par un facteur 10 ou 20. Il est vraiment rare qu’une start-up parvienne, seule, jusqu’au bout du développement d’un produit thérapeutique.” Voilà pourquoi les fondateurs d’ANMI aimeraient vivre l’expérience jusqu’au bout avant, le cas échéant, d’envisager un autre destin pour leur entreprise. “Mais notre souhait est, en tout état de cause, le maintien des activités en Wallonie, précise Ludovic Wouters. Il y a ici énormément de soutien du public, avec la SRIW et les invests. Dans notre domaine, on peut investir et se développer de manière sereine.” “Certains parlent même de Waldorado !”, s’exclame Samuel Voccia. Meusinvest a d’ailleurs rejoint l’actionnariat d’ANMI. La société envisage une augmentation de capital de plusieurs millions d’euros d’ici la fin de l’année afin de financer ses nouveaux développements.

Trasis exporte ses synthétiseurs sur toute la planète

“Dans 10 ans, je vois Trasis avec une centaine de personnes et un chiffre d’affaires entre 40 et 50 millions. Mais toujours en Wallonie. Trop de pépites sont revendues à l’étranger. Le centre de décision doit rester ici.” C’était déjà avec l’intérêt local en tête que Gauthier Philippart avait créé Trasis en 2004 avec Jean-Luc Morelle. Les deux hommes travaillaient alors pour GE Medical Systems et auraient sans doute pu y poursuivre une carrière confortable. Ils ont pourtant choisi la voie de l’entrepreneuriat. “Oui, il y avait un risque, se souvient Gauthier Philippart. Mais nous étions confiants en nous-mêmes et en nos produits. Nous voulions notre propre structure légère et flexible, afin de développer une activité locale, avec des retombées locales.”

Le premier produit mis sur le marché par Trasis est l’Unidose. Cette machine répartit automatiquement les produits radio-pharmaceutiques en doses individuelles prêtes à l’injection. “C’est de la très haute précision, explique Gauthier Philippart. Il s’agit de substances radioactives, dont on injecte une goutte, voire une fraction de goutte. La répartition dépend en outre du patient et du diagnostic que l’on cherche à établir.” Trasis commercialise l’Unidose dans les hôpitaux. En France, elle couvre les trois quarts du marché !

La firme liégeoise a ensuite développé des synthétiseurs, des appareils capables de combiner un isotope radioactif et une molécule afin de créer un radio-traceur. Celui-ci est ensuite injecté au patient pour obtenir une image très précise de la tumeur et de sa localisation. Nous sommes là dans un marché de niche avec, en tout, une dizaine d’acteurs sur la planète, dont – fait remarquable – trois en Wallonie (Trasis, Ora et IBA). “Notre atout est de proposer un synthétiseur paramétrable quasiment sans limite, dit Gauthier Philippart. Il peut convenir tant pour la recherche que pour les phases cliniques ou la production industrielle de médicaments radioactifs. D’où son nom : AllinOne.” Il existe également une version réduite de ce synthétiseur, destinée alors à la production de traceurs plus simples.

Trasis complète sa gamme avec la production de matériel de radioprotection pour le personnel hospitalier et avec l’ensemble des consommables (petits éléments en plastique et réactifs chimiques utilisés pour la manipulation des substances radioactives et la synthèse des médicaments) qui accompagnent ses produits. “Chaque machine vendue utilise des consommables, ce qui assure des revenus récurrents”, ajoute notre interlocuteur, qui n’exclut pas de passer dans certains cas à une formule de type leasing.

Une croissance de… 250% en trois ans

Trasis vend une cinquantaine de synthétiseurs par an et une quinzaine d’Unidose. Cela lui permet d’employer 50 personnes et de réaliser un chiffre d’affaires de 12,5 millions d’euros quasi-intégralement à l’exportation vers l’Europe (50%), l’Asie (30%) et les Amériques (20%). “Nous avons trois types de clients : les centres de recherche, les sociétés pharmaceutiques et les hôpitaux. Chacun d’eux nous apporte des opportunités de nouveaux développements, poursuit Gauthier Philippart. Cela nous permet de faire grandir la société. Jusqu’à présent, nous avons connu une croissance organique (+ 250 % en trois ans ! ). Mais à l’avenir, il y aura aussi de la croissance externe.” On l’aura compris : dans la jungle économique, Trasis préfère acheter que d’être achetée.

En attendant, l’entreprise continue d’explorer de nouvelles voies. Elle vient de lancer, via Biowin, un projet de recherche pour le diagnostic et le traitement du cancer de la prostate, avec la KU Leuven, l’ULB, Xpress Biologics et Taipro. “Nous sommes en développement sur trois ans avec pour objectif la réalisation d’un produit, conclut Gauthier Philippart. C’est notre mission : mettre rapidement à disposition du monde médical de nouveaux produits radio-pharmaceutiques pour combattre le cancer mais aussi les maladies de Parkinson ou d’Alzheimer.”

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