L’obligation de la semaine

General Electric empêtrée dans la crise pétrolière

• Les résultats du deuxième trimestre démontrent que le conglomérat industriel américain General Electric est toujours confronté aux séquelles de la crise du secteur pétrolier. La division qui fournit des machines et des composants au secteur pétrolier et gazier a vu son bénéfice opérationnel baisser de moitié, à 155 millions de dollars à peine. Sur l’ensemble du semestre, le compteur affiche -43 %. Sous Jeff Immelt, remplacé début août par John Flannery au poste de CEO, General Electric a investi lourdement dans les activités pétrolières à un moment où le cours du pétrole s’effondrait. La chute des investissements qui a suivi dans le secteur pétrolier a touché de plein fouet la demande de machines et de composants. La division qui fournit des composants aux producteurs d’électricité à elle aussi vu son bénéfice reculer (-10 %, à un milliard de dollars). Cette division est la deuxième la plus importante du groupe après la division aéronautique.

• Les problèmes que connaissent ces deux divisions illustrent les effets pervers de la stratégie menée par Jeff Immelt, qui a recentré le groupe sur son coeur d’activités industriel ces dernières années. La branche financière – qui a failli provoquer la perte du groupe au moment de la crise financière – a vu sa taille nettement réduite. Le groupe est ainsi moins sensible à une crise financière, mais se retrouve plus exposé aux soubresauts des cycles industriels. En raison des contreperformances de la division pétrolière, le bénéfice sur l’ensemble de l’année devrait s’inscrire dans le côté bas de la fourchette de prévisions. L’entreprise sera donc contrainte de décréter de nouvelles économies pour atténuer le choc.

• Les détenteurs d’obligations n’ont aucune raison de s’inquiéter pour l’instant. Le groupe reste bénéficiaire et plusieurs divisions se montrent toujours très performantes (en particulier la division aéronautique, mais aussi les soins de santé et l’énergie renouvelable). De plus, le groupe affiche un profil financier extrêmement solide, avec une note AA- chez Standard & Poor’s. On sera cependant attentif au trou qui se creuse dans les réserves de pension de General Electric (31 milliards de dollars). Au lieu de le combler, la direction a préféré dépenser des dizaines de milliards de dollars en rachat d’actions propres pour satisfaire les actionnaires activistes ces dernières années. Espérons que le CEO actuel changera de cap.

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