L’expert : john pitseys, chargé de recherches au crisp

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L’idéal démocratique de nos sociétés s’appuie sur le socle de l’égalité politique entre les citoyens. Mais aussi sur deux béquilles : un cadre institutionnel et social stable, à savoir la nation, et une garantie de prospérité. Or, ces deux béquilles sont aujourd’hui fragilisées. La nation est perçue comme de moins en moins souveraine par rapport à des organismes supranationaux tels l’Union européenne, ainsi que par rapport à la sphère économique, voire religieuse. Le pluralisme conduit à multiplier les acteurs, les lieux de décision et, parfois, les inégalités entre les acteurs. Cela complique évidemment la prise de décision politique, quand cela ne la détourne pas. Des acteurs peuvent influencer de manière indue la décision et ce n’est pas un hasard si la CIA n’en parle pas.

Dans ce contexte, trois grandes tendances d’aspirations politiques émergent :

– La gouvernance. Elle vise à organiser la participation des acteurs, de manière pluraliste, autour d’objectifs d’efficacité. Mais la logique d’efficacité n’entre-t-elle pas à terme en conflit avec la logique démocratique ?

– Les théories participatives ou délibératives. De nouveaux lieux et formes de débat public suppléent ou complètent la démocratie représentative. Des expériences locales existent mais sont-elles extensibles à l’ensemble d’une société ?

– La démocrature. Des régimes comme la Turquie ou la Russie renforcent l’autorité de l’Etat, tout en conservant des élections et un certain multipartisme. Il est cependant tout sauf certain que de tels régimes permettent d’augmenter le pouvoir politique par rapport aux sphères économiques ou religieuses.

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