L’exception des fonds obligataires

Le fait que les fonds obligataires activement gérés performent mieux, par rapport à leur indice de référence, que les fonds d’actions, peut avoir plusieurs explications. Les frais de transaction, plus élevés sur les marchés obligataires, grèvent davantage les rendements que sur les marchés d’actions. Il revient donc plus cher, pour les fonds indiciels obligataires, de répliquer un indice. La composition des indices obligataires change en outre beaucoup plus que celle des indices d’actions, à cause des nombreuses arrivées à échéance et émissions nouvelles. Ravi Mattu, qui représente le gestionnaire de patrimoine Pimco, précise que 40 % de la composition de l’indice Bloomberg Barclays US Aggregate Bond a changé chaque année au cours des trois dernières années, contre 4 % à peine pour l’indice S&P 500 l’an passé. Les fonds indiciels obligataires n’ont donc d’autre choix que de négocier abondamment, ce qui dope les frais de transaction. ” Les gestionnaires de fonds activement gérés peuvent se montrer beaucoup plus sélectifs, et peser ainsi sur leurs frais de transaction “, raisonne Ravi Mattu. Selon Knut Huys, de la Deutsche Bank, le fait que l’indemnité de gestion des fonds obligataires activement gérés soit en moyenne inférieure à celle des fonds d’actions pourrait expliquer les performances relativement supérieures. L’écart avec l’indemnité de gestion des fonds indiciels est en effet moins marqué.

Ravi Mattu ajoute que les indices obligataires sont dominés par des entreprises qui empruntent beaucoup, sans être nécessairement les plus saines. Les gestionnaires de fonds activement gérés peuvent faire en sorte que la place dévolue à ces entreprises (ou administrations) ne soit pas trop importante, pour éviter les pertes si les choses tournaient mal.

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