Je dis adieu à mes monnaies virtuelles alternatives

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Mon expérience arrive à son terme. Il est temps de revendre mes placements. Mais un événement inattendu me pousse à tenter un ultime coup de poker.

Imprévisible bitcoin ! Après des semaines passées à me lamenter sur une chute interminable du cours de la monnaie virtuelle, je n’en crois pas mes yeux : il repart à la hausse. Et pas qu’un peu ! En deux jours, la valeur du bitcoin progresse de près de 20 %.

Excellente nouvelle pour mon portefeuille d’investissements, qui reprend instantanément du poil de la bête. Comme je l’ai constaté à diverses reprises au cours des dernières semaines, le cours des monnaies alternatives est corrélé à celui de la star des cryptomonnaies. Alors que tous mes placements étaient dans le rouge, je constate que ma dernière acquisition, l’airswap (AST) est en positif ! Ça fait longtemps que ça ne m’était plus arrivé…

L’explication est simple : j’ai acheté cette devise exotique il y a moins de deux semaines. Elle a donc profité à plein de la récente envolée des cours. Contrairement à mes autres placements, plus anciens, qui ont encaissé une longue série de chutes fracassantes du cours du bitcoin.

Mon portefeuille virtuel reprend donc une bonne bouffée d’oxygène. Mais globalement, il reste en dessous du niveau de la mer. Malgré une belle embellie, mes pertes restent supérieures à 1.000 euros, sur 5.000 euros investis. Pas de quoi pavoiser. D’autant que mon expérience touche à son terme.

” Bull run ”

Je m’apprêtais à quitter la planète crypto sur un piteux constat d’échec. Mais la percée inattendue du bitcoin me cloue sur place. Et si je faisais une énorme bêtise en me retirant maintenant ?

Sur certains groupes spécialisés sur Facebook, les analyses techniques se multiplient. A coups de graphiques et de chandelles de plus en plus vertes (ce serait bon signe…), certains spécialistes auto-proclamés expliquent que l’on s’apprête à traverser une nouvelle phase de bull run. C’est la chevauchée du taureau, synonyme de hausse spectaculaire des cours, dans le langage crypto, calqué pour l’occasion sur celui des traders de Wall Street.

Sur mes groupes WhatsApp, l’enthousiasme est à nouveau revenu. On me suggère de ne pas quitter le navire tout de suite, alors que la conjoncture se retourne enfin. Je suis en plein FOMO ( fear of missing out, la peur de louper le coche en langage crypto). Après quelques heures de tergiversations, je craque. Plutôt que de clôturer mes comptes séance tenante, je décide de m’octroyer un petit délai supplémentaire. Je vais tenter un dernier coup de poker avant de me retirer.

Mon plan initial était de convertir l’ensemble de mes devises alternatives en bitcoins, afin de pouvoir facilement transformer ces bitcoins en bons vieux euros. En effet, la plupart des devises virtuelles ne s’échangent pas contre de la monnaie traditionnelle. Seules les cryptomonnaies les plus établies, comme le bitcoin, l’ethereum ou le litecoin, peuvent s’échanger contre des euros ou des dollars.

Renseignements pris auprès de plusieurs investisseurs, je décide de ne pas toucher tout de suite à mes alts, ces actifs virtuels alternatifs dont je possède plusieurs spécimens (stellar, nem, neo, ripple, etc.). Dans une phase ascendante comme celle-ci (en espérant qu’elle se prolonge), les monnaies alternatives peuvent potentiellement flamber encore plus fort et plus vite que le bitcoin. C’est parfait pour une opération à très court terme.

La der des der

Electrifié par cet ultime défi, je décide de convertir une partie de mon trésor de guerre (mes bitcoins) en une monnaie alternative prometteuse, juste pour quelques jours. Avec un peu de chance, je réaliserai un gros coup avant de quitter la scène crypto.

Mon choix se porte sur IOTA, un actif qui fait partie du top 10 des monnaies virtuelles en termes de capitalisation, selon le site spécialisé Coinmarketcap. Un investisseur en herbe, nouveau passionné des cryptomonnaies, et très actif sur l’un de mes groupes WhatsApp sobrement intitulé Blockchain Talks, m’en dit le plus grand bien.

Il conclut son conseil par une étrange mise en garde : ” DYOR “, me lance-t-il. J’apprends que cet acronyme signifie do your own research. Fais tes propres recherches. J’aimerais bien, mais je n’ai pas le temps. Je prends le risque de lui faire confiance. J’achète pour 0,05 bitcoin de IOTA, ce qui représente un bon 300 euros au cours du jour. Avec la ferme intention de le revendre juste après un week-end bien mérité… avec une belle plus-value à la clé.

Deux jours plus tard, je constate que ce tuyau s’est avéré particulièrement judicieux. En 48 heures, mes placements en IOTA ont flambé. Durant le week-end, ils ont pris jusqu’à 22 % de valeur supplémentaire. Lorsque je les convertis, la courbe s’est légèrement infléchie, mais je parviens à faire une belle opération : + 17 % en deux jours ! J’ai gagné 52 euros dans l’affaire. Certes, ce n’est pas Byzance, mais je suis plutôt fier de mon coup.

Autre bonne nouvelle : l’airswap (AST) que j’avais acheté récemment s’est lui aussi très bien comporté. Il me permet de signer une incroyable plus-value : + 73 % ! Cet investissement tardif me rapporte 157 euros.

Amer ether

Hélas, la liste des bonnes nouvelles s’arrête là. Après sa belle envolée, le bitcoin s’est stabilisé aux alentours de 6.500 euros. Certaines monnaies comme IOTA ont continué à progresser, d’autres ont repris leur état végétatif. Du coup, au moment de les convertir en bitcoin, j’essuie une série de pertes sèches. La longue litanie de mes placements malheureux fait peine à voir.

Mon investissement le moins rentable ? Le nem. J’ai acheté ce crypto-actif chinois au début de mon expérience. Sa valeur n’a fait que dégringoler. Je perds 122 euros dans cette opération. Stellar, neo, ripple, icon… sont eux aussi dans les choux. Au cours des semaines où ils ont garni mon portefeuille, leur valeur a chuté de 17 % à 40 %.

Mais au final, le placement qui m’a fait le plus mal, c’est l’ether. La deuxième monnaie virtuelle en termes de capitalisation derrière le bitcoin a connu une grosse décote durant les trois derniers mois. J’en ai acheté un bon paquet lorsqu’il plafonnait encore à 780 euros. Aujourd’hui, il peine à dépasser les 400 euros. J’ai perdu plus de 500 euros rien que sur l’ether.

Fonds de tiroir

En procédant à ces opérations de conversion de devises alternatives en bitcoin, je constate qu’il me reste par-ci par-là de petites fractions de cryptomonnaies. Il me reste un peu de dash (l’équivalent de 7,2 euros) sur Kraken, vestige des agissements peu glorieux de mon robot-trader. Sur Binance, les quelques euros de neogas (GAS) et de ontology (ONT) que j’ai reçus en ” cadeau ” suite à l’acquisition de neo sont encore là aussi. Je tente de convertir ces crypto-miettes en bitcoin. Impossible. Pour seule explication, je reçois un message laconique : ” Montant insuffisant “. Est-ce une manière peu élégante pour les plateformes de ponctionner des frais cachés supplémentaires ? Cela y ressemble fortement.

Je dis adieu à mes monnaies virtuelles alternatives

Après avoir converti mes monnaies alternatives et tenté de racler mes fonds de tiroir, je procède au rapatriement de mes bitcoins sur la plateforme luxembourgeoise Bitstamp. Il reste une dernière étape : convertir mes monnaies virtuelles en euros, et virer celles-ci sur mon compte en banque.

Je dis adieu à mes monnaies virtuelles alternatives
© PG/philippe godefroid

Bitcoin challenge

Mon capital de départ : 5.000 euros. Mon objectif : investir dans les monnaies virtuelles. Mon challenge : doubler ma mise en trois mois. Une expérience à suivre en temps réel sur trends.be/ bitcoinchallenge et sur mon compte Twitter @gilquoistiaux

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