Comment les géants du Net font chanter les états

Barack Obama, alors président des Etats-Unis, et Mark Zuckerberg, CEO de Facebook, lors du Global Entrepreneurship Summit 2016. © reuters
Amid Faljaoui

Sur ces cinq dernières années, Apple a connu une croissance de 90 %. Celle d’Amazon a, elle, atteint les 300 % ! Facebook n’est pas en reste et regroupera bientôt quelque 2 milliards d’amis, ce n’est sans doute plus qu’une question de mois. Une progression qui fait réfléchir, car au-delà du nombre, il y a aussi le temps que chacun consacre au réseau social. En moyenne, selon le jeune fondateur de Facebook, chaque utilisateur passe près d’une heure par jour sur Facebook et/ou sur ses plateformes telles qu’Instagram et Messenger. Si on ramène ces chiffres à l’échelle d’une vie, cela signifie que 2 milliards d’utilisateurs consacreront en moyenne quatre ans et quatre mois de leur existence à ces réseaux sociaux. Et tout cela sous le contrôle des 18.000 employés de Facebook.

C’est vrai que les GAFA (Google, Apple, Facebook et Amazon) s’incrustent dans chaque seconde de notre vie. Au point que, pour la première fois de l’histoire, un pays souverain comme le Danemark a décidé de se doter d’un ambassadeur pour représenter le pays auprès des sociétés de la Silicon Valley. C’est complètement fou ! Cela revient à mettre sur un pied d’égalité une entreprise comme Apple ou Google avec un pays. Le ministre des Affaires étrangères danois ne s’en est d’ailleurs pas caché : pour lui, ces entreprises du numérique ont plus d’impact sur ses compatriotes qu’un pays comme la Grèce.

Il n’a pas tort techniquement : il suffit de penser, par exemple, aux 256 milliards en cash dont dispose une firme comme Apple. Sa trésorerie est plus importante que le PIB de très nombreux pays. Et il suffit de voir comme les PDG de ces firmes, Google, Apple, Facebook ou Amazon sont reçus : ils sont accueillis comme des chefs d’Etat par les vrais chefs d’Etat. Une situation qui permet à une firme comme Apple de dire qu’elle ne rapatriera pas sa trésorerie de 256 milliards de dollars, qui est planquée dans des paradis fiscaux, tant que le gouvernement américain n’aura pas baissé son taux d’impôt des sociétés. Si ça, ce n’est pas du chantage, qu’est-ce donc ?

Amid Faljaoui

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