Callaway et l’héritage du Big Bertha

, fondateur d'une marque devenue planétaire. © PG

Géant de l’industrie du matériel de golf et leader mondial dans son secteur, Callaway est, de longue date, coté à Wall Street. La firme, installée à Carlsbad (Californie), pèse plus d’un milliard de dollars en capitalisation boursière et emploie plus de 1.700 personnes aux quatre coins du monde. C’est du lourd.

Cette success story est d’abord celle d’un homme, Elly Callaway qui, en 1982, donna son nom à la marque. Businessman visé, ce Géorgien avait fait fortune dans le textile et dans le vin. Passionné de golf, il décida ensuite de racheter – sur un coup de coeur – l’entreprise Hickory Sticks qui fabriquait des clubs et qui cherchait un repreneur.

A l’époque, le marché du swing n’est pas très porteur. Mais au début des années 1990, Callaway lance un produit révolutionnaire : le driver Big Bertha, une allusion au fameux canon à longue portée. Ce club révolutionnaire doté d’une énorme tête en acier va révolutionner le golf et connaître un succès phénoménal. Jusque-là, les joueurs – amateurs et professionnels – utilisaient surtout des clubs en bois pour frapper la balle sur les longs coups. Le Big Bertha bouleverse toutes les données et fait entrer le golf dans une nouvelle ère en augmentant la vitesse de balle, la tolérance et le moment d’inertie avec, à la clé, des balles qui fusent à plus de 200 mètres. Malgré son prix élevé, les joueurs en raffolent. Elly Callaway signe, là, en véritable visionnaire, son premier coup de maître.

Depuis, la marque n’a cessé d’étendre son empire, surfant sur les nouveaux matériaux et les progrès technologiques pour affiner, sans cesse, son offre. Pêle-mêle, elle a travaillé avec l’armée américaine, la Nasa, Boeing ou Lamborghini pour repousser sans cesse ses limites. L’objectif est toujours le même : rendre la frappe plus facile et permettre à la balle d’effectuer la plus longue distance possible sans trop dévier de sa trajectoire. Aérodynamisme, titane, graphite : dans les ateliers de Carlsbad, les ingénieurs travaillent sur chaque détail.

Avec plus de 70 millions de joueurs licenciés sur les cinq continents, le marché du golf brasse des sommes colossales. Le golfeur – éternel enfant gâté – raffole des nouveautés qui pourraient lui permettre de gagner un peu de distance ou de faire baisser son handicap. Et il a pour le nouveau matériel les yeux de Rodrigue pour Chimène, un peu comme s’il s’agissait du dernier iPhone pour un ado !

Elly Callaway est décédé en 2001 mais ses successeurs ont poursuivi son oeuvre. Dans la banlieue de San Diego, les innovations technologiques se multiplient pour faciliter la chasse aux birdies. Le nouveau driver Epic, héritier de l’ancien Big Bertha, fait déjà un tabac dans les proshops. D’ailleurs, les derniers résultats de la société ont été très bien accueillis à Wall Street, d’autant que Nike a décidé de prendre du recul par rapport au golf.

Miguel Tasso

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