En cette période de remise de cadeaux de fin d’année, plus que jamais, il faut se méfier de certaines enceintes connectées qui ont beaucoup de succès auprès des consommateurs, même si elles ne sont pas encore disponibles partout en Europe. Pour les éventuels distraits, je rappelle que ces enceintes connectées ont souvent la forme d’un petit cylindre de quelques centimètres de hauteur, et bien souvent elles trônent au milieu du salon. Leur fonctionnement est simple, ces enceintes disposent d’un micro et sont capables de comprendre les questions ou les demandes que vous formulez. Si par exemple, c’est l’enceinte connectée inventée par Google Home, il faut commencer sa demande par dire : ” OK, Google ” et ensuite, vous lui demandez la météo du jour ou d’éteindre la lumière dans la salle de bains par exemple.
Il faut éviter que les enceintes connectées puissent déverrouiller les alarmes, les stores ou les fenêtres, sauf si vous vous voulez retrouver votre maison vide.
En effet, la force de ces enceintes connectées, c’est qu’elles obéissent à la voix et qu’elles sont elles-mêmes connectées aux autres objets de la maison. Bref, c’est une sorte de majordome qui obéit à la voix mais que vous ne devez pas rémunérer pour accomplir certaines tâches. Vu comme ça, on pourrait se dire que jusqu’ici il n’y a pas malice. Oui, sauf qu’en réalité, cette enceinte connectée est certes un assistant bien utile, mais c’est aussi un espion au sein même de notre maison. Pour le moment, le principal danger, c’est d’être envahi de publicités très ciblées et très géolocalisées. Je vous donne un exemple : si vous posez toujours la même question du temps qu’il fait à tel endroit, comme l’enceinte sait où vous habitez, elle transmettra ces informations précieuses sur vos habitudes, et donc vous recevrez certainement des pubs sur les magasins qui se trouvent autour de votre domicile. En soi, c’est déjà assez déplaisant, sauf si vous êtes un accro du shopping. Mais ce n’est pas tout, cette enceinte, même quand elle est silencieuse, reste à l’écoute de tout ce qui se dit au sein de la maison ou de l’appartement. Pour faire bonne mesure, il faudrait presque prévenir vos invités lorsque vous les invitez chez vous, que tout ce qu’ils diront sera enregistré. Bien évidement, je vous le déconseille, car ce n’est pas l’idéal pour détendre l’atmosphère.
Mais le plus grand danger recelé par ces objets connectés est ailleurs. Et en particulier, chez nos enfants. En France, par exemple, la CNIL, l’autorité en charge de la vie privée, vient juste de faire part de ses inquiétudes à l’égard d’une poupée et d’un chien connectés. A nouveau, avec la fête de Noël, on pense faire un cadeau original à ses enfants, mais on oublie que certains de ces jouets ne sont pas sécurisés. Via la mise en garde de la CNIL, on a appris, par exemple, qu’une personne située à neuf mètres d’une poupée connectée pouvait justement se connecter au jouet via son smartphone et sans avoir à s’identifier. Le danger, c’est que la personne mal intentionnée puisse pirater le jouet et discuter en direct avec l’enfant ou collecter des informations sur les occupants de la maison via ce biais-là. Je vous passe les détails, mais c’est pour ces raisons de sécurité qu’il faut aussi éviter que les enceintes connectées puissent déverrouiller les alarmes, les stores ou les fenêtres, sauf si vous vous voulez retrouver votre maison vide. Et la même prudence est de mise avec les jouets pour enfants. Néanmoins, si vous voulez quand même offrir une poupée connectée, faites en sorte de donner une fausse date de naissance, utilisez un pseudonyme et une boîte mail créée uniquement pour ce jouet. Mieux encore, videz régulièrement les données stockées par cette poupée. Pour cela, il faut aller dans le tableau de bord du jouet et supprimer l’historique des conversations et des questions posées. Désolé de jouer au rabat-joie en cette période d’avant fêtes, mais notre intimité et celle de nos enfants n’a pas de prix !
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