Bruxelles rentre bredouille

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Les jeux sont faits. Après plusieurs tours de vote et deux tirages au sort, ce sont finalement les villes d’Amsterdam et de Paris qui accueilleront respectivement l’Agence européenne du médicament (EMA) et l’Agence bancaire européenne (EBA), deux institutions européennes cruciales obligées de déménager sur le continent suite au Brexit.

Malgré le lobbying de nos éminences ministérielles, l’Agence du médicament déménagera donc à Amsterdam et non à Bruxelles qui, tout comme Milan et Dublin, rentre donc bredouille. Le siège du contrôleur européen des banques prend, quant à lui, la direction de Paris, la Ville Lumière ayant été choisie elle aussi par tirage au sort. Ici également, Bruxelles a dû s’incliner rapidement. Même Luxembourg – pourtant une candidate valable eu égard à la renommée de sa place financière – n’a pas pas eu l’occasion de participer au sprint final de cette course visant à récupérer des morceaux de la City. Avec à la clé des retombées économiques appréciables (nuitées, résidents permanents, etc.), l’EMA comptant 900 employés et l’EBA, 170.

Si du côté belge, personne ne croyait vraiment aux chances de Bruxelles, vu la présence dans la capitale de la Commission, la victoire de Paris au rayon de la finance est malgré tout plutôt une surprise. En effet, la capitale française abrite déjà le siège de l’Autorité européenne des marchés financiers (AEMF). C’est dire si, en tandem avec Francfort (qui abrite, elle, le siège de la BCE), Paris s’affirme comme la deuxième place financière post-Brexit sur le continent. Lloyd Blankfein, le patron de la grande banque d’affaires américaine Goldman Sachs, a d’ailleurs confirmé que son groupe aurait, après le Brexit, deux centres européens : l’un à Francfort et l’autre à Paris. L’Europe, une place financière à deux têtes, en somme.

SÉBASTIEN BURON

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