Beaubourg fête ses 40 ans

© PH. CORNET

Pour célébrer ses 40 printemps, le Centre Pompidou, aussi appelé Beaubourg, propose notamment une exposition sur l’important travail historique de l’Américain Walker Evans.

Walker Evans (1903-1975) aurait-il pu penser qu’un jour, un agrandissement de plusieurs dizaines de mètres carrés d’une de ses images les plus connues – un fermier de l’Alabama pendant la Grande Dépression – finirait sur la façade d’un bâtiment parisien objet de controverse ? L’édifice en question, lors de son inauguration le 31 janvier 1977, fit effectivement l’objet de suspicion et de moqueries, en raison de son architecture inhabituelle et notamment des fameuses tubulures de façade qui logent les escalators. Si, 40 ans plus tard, le Centre national d’art et de culture Georges Pompidou n’a pas intégralement résolu les problèmes d’isolation thermique des tubulures, il a rénové en profondeur l’art contemporain vu de France. Offrant à Paris l’image d’une ville qui incarne à la fois le meilleur de la tradition et la quête de modernisme. A l’image des photographies de Walker Evans qui offrent des témoignages modernes du 20e siècle.

Originaire d’une famille nantie du Missouri, celui qui étudie en 1926 la littérature à la Sorbonne, va devenir l’incarnation – avec Dorothea Lange – du regard photographique humaniste américain. Son destin croise celui de la Farm Security Administration, agence gouvernementale mise en place pour aider les fermiers paupérisés par la crise majeure des années 1930. Walker Evans est engagé par celle-ci pour parcourir les régions rurales, surtout celles du sud des Etats-Unis : c’est là évidemment l’un des points clés de la très belle exposition de Beaubourg qui présente plus de 300 images. Mais pas le seul, puisque l’héritage visuel laissé par le photographe se trouve aussi dans ses premiers essais couleurs, ses parutions dans Fortune ou son regard sur le graphisme de rue. D’une manière générale, Walker Evans a laissé derrière lui une indémodable approche documentaire et intuitive.

Jusqu’au 14 août au Centre Pomidou, à Paris, www.centrepompidou.fr

Par Philippe Cornet

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