Ascension ” express “

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Après six ans passés à la tête des hypermarchés belges du groupe Carrefour, l’homme a aujourd’hui pour mission de faire évoluer les différents concepts de l’enseigne.

Au programme ce mardi pour Arnaud de Lauzières : visites de magasins. ” Je viens d’aller dans deux Express à Bruxelles. Je prends des photos, j’observe leur fonctionnement, je questionne les responsables, etc. Dans le Carrefour Express Prince d’Orange, à Uccle (qui vient d’être entièrement revisité, Ndlr), j’ai par exemple remarqué que la machine à soupe ne fonctionnait pas vraiment. ” A 52 ans, ce père de six enfants vient d’être désigné directeur transversal en charge de l’évolution des concepts chez Carrefour Belgique.

Après avoir passé six ans à la tête des hypermarchés belges du groupe en tant que directeur d’exploitation, le voilà aujourd’hui dans un rôle plus ” réflexif “, chargé de faire évoluer au niveau de l’expérience client, d’une part le format de l’hypermarché, et d’autre part le format de proximité du distributeur bleu-blanc-rouge. ” Les journées sont plus calmes qu’avant, reconnaît-il. Quand vous faites de l’opérationnel pur, vous êtes en permanence sous tension. Un accident sur le parking ou un cambriolage et vous devez réagir. Pour le moment, je suis en phase d’emmagasinement de l’information. Je lis, je visite des magasins, etc. Mais aucune journée ne se ressemble. Demain par exemple, je suis à Paris pour rencontrer une personne qui travaille dans le design. ”

De Danone à Carrefour

Diplômé d’une école de commerce à Amiens, ce Français a travaillé pendant 12 ans chez Danone. D’abord comme commercial pour la marque Evian, ensuite comme contrôleur de gestion des filiales de distribution européennes d’Evian, et enfin comme contrôleur de gestion de toute la branche ” eaux minérales ” de Danone. ” En tant que commercial au début, j’ai découvert le monde impitoyable de la grande distribution, raconte Arnaud de Lauzières. Je me rappelle qu’il fallait négocier avec le chef de rayon, alors je me levais tôt et je faisais copain-copain avec ceux qui réassortissaient. Cela me permettait de garantir que l’eau Evian soit toujours présente et en quantités plus grandes que les concurrents. ”

Nous sommes en 2002 lorsque notre homme passe du fabricant au distributeur. Il rejoint Carrefour et endosse le costume de directeur du contrôle de gestion des hypermarchés français du groupe. Un poste qu’il occupera pendant trois ans, jusqu’en 2006, lorsqu’il devient directeur régional des hypermarchés pour la Bretagne. Responsable de 3.000 personnes dans 10 magasins, Arnaud de Lauzières assure le relais de la stratégie nationale de Carrefour. ” J’assurais l’animation des équipes, la gestion du compte de résultat, la vérification de la tenue des magasins, détaille le responsable. Je passais à l’improviste et je me mettais dans la peau d’un client. ” En 2009, alors que Lars Olofsson est nommé directeur général de Carrefour, notre interlocuteur est appelé à la direction stratégique du groupe. Il devient directeur de la cellule en charge de réinventer l’hypermarché. ” L’idée était d’avoir des magasins tests dans plusieurs pays “, explique-t-il. Parmi ces magasins-pilotes, celui de Mont-Saint-Jean, en Brabant wallon. Arnaud de Lauzières supervisera sa transformation de A à Z, travaillant pour la première fois avec les équipes belges et le CEO belge de l’époque, Gérard Lavinay.

Déploiement du concept ” Planet ”

Notre interlocuteur deviendra par la suite directeur du déploiement du format ” Planet ” en Europe (hors France). En 2011, il prend la tête des hypermarchés en Belgique et se voit assigner pour objectif de déployer le concept commercial ” Planet ” chez nous. Un concept qui sera abandonné après l’arrivée de George Plassat à la tête du distributeur. Pendant ses six années passées comme directeur d’exploitation des hypers belges, Arnaud de Lauzières vivra de près les pérégrinations de ce mastodonte forcé de se réinventer en permanence pour faire face aux nouvelles concurrences. Le fait que l’homme soit aujourd’hui chargé de faire évoluer le concept de proximité de Carrefour (Express) est pour le moins cocasse quand on sait à quel point la proximité fait souffrir les hypers…

JÉRÉMIE LEMPEREUR

” En tant que commercial au début, j’ai découvert le monde impitoyable de la grande distribution.”

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