Accablé de dettes

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Polarcus avait réagi trop tard, en 2014, à la profonde crise du secteur pétrolier et en est encore pénalisé aujourd’hui. Heureusement, le spécialiste des services sismiques en 3D a nommé en février 2015 l’expérimenté Rod Starr au poste de CEO. Depuis lors, le groupe a sabré dans les coûts (frais bruts de 71,2 millions de dollars début 2015 à 50 millions fin 2016), sans cependant négliger l’innovation technologique, essentielle pour rester au top dans ce segment high tech. La capacité du secteur a diminué de plus de 45 % par rapport à 2013, mais l’offre et la demande n’est toujours pas à l’équilibre. Le déploiement de sa flotte de sept navires au cours de la période comprise entre 2009 et 2012 a endetté Polarcus à concurrence de plus de 700 millions de dollars. En février 2016, le groupe n’avait d’autre choix que de réaménager drastiquement sa dette et procéder à une augmentation de capital. La charge de dettes s’est allégée de 351 millions de dollars, à 367 millions, tandis que le nombre d’actions en circulation s’est accru de 66,9 millions à 530,5 millions. Cependant, courant 2016, il est apparu clairement que la situation reste délicate. Le redressement des cours du pétrole depuis le début de l’an dernier est évidemment un atout, mais pour l’heure, c’est insuffisant pour amorcer une hausse significative de la demande. Cela dit, la direction entrevoit de timides premiers signaux positifs.

En raison de plusieurs problèmes de nature opérationnelle au quatrième trimestre et d’une nouvelle dépréciation de 51,2 millions de dollars, le bilan s’est dégradé à nouveau. Ce qui a contraint le groupe à procéder, le mois dernier, à une importante augmentation de capital, avec l’émission de pas moins d’un milliard d’actions au prix unitaire de 0,33 couronne norvégienne (40 millions de dollars levés ; 188 % de dilution). Élément positif : la demande d’actions était grande et en échange, Polarcus a obtenu un assouplissement ultérieur des covenants bancaires et le schéma de remboursement des dettes. Au total, la liquidité s’améliorera jusqu’en 2019 de 80 millions de dollars. En 2016, le chiffre d’affaires a reculé de 36 %, à 243,4 millions de dollars. Le cash-flow opérationnel (EBITDA) a reculé sur une base annuelle de 157 millions à 51,4 millions de dollars (-67,3 %). Le taux d’occupation a reculé par rapport au quatrième trimestre, traditionnellement calme (70 %), mais est resté à niveau sur une base annuelle, à 83 % (contre 84 % en 2015).

Polarcus continue de décrocher de nouveaux contrats, gagnant de cette manière des parts de marché. Ainsi, en janvier, il a signé un contrat juteux avec TGS-NOPEC, notamment. Il a par ailleurs renforcé sa collaboration avec Sovcomflot (SCF), le plus grand armateur russe. Après Vyacheslav Tikhonov, un deuxième contrat charter démarre ce mois, pour cinq ans et demi, avec Polarcus Amani. La valeur minimale du contrat s’élève à 72 millions de dollars. Le carnet de commandes a progressé de 105 millions de dollars fin octobre à 230 millions fin février.

Conclusion

La dette de Polarcus est lourde. Le succès de son émission est un élément positif compte tenu des circonstances, mais une amélioration significative des conditions de marché vers 2018 et 2019 est indispensable pour permettre au groupe un réel revirement. Compte tenu du risque de faillite, nous attendrions.

Conseil : conserver/attendre

Risque : élevé

Rating : 2C

Paru sur initiedelabourse.bele 5 mars

POLARCUS A ÉMIS PAS MOINS D’UN MILLIARD DE NOUVELLES ACTIONS LE MOIS DERNIER.

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