3 questions à Peter Carpreau

© PH. CORNET

Vous dirigez l’expo Edgar Tytgat (1879-1957) au M-Museum de Leuven. Pourquoi exposer ce peintre belge qui navigue entre naïveté et impressionnisme ?

Tytgat correspond à la politique de lecture de l’image et de narration essentielle pratiquée au M-Museum : Tytgat s’inscrit d’autant plus dans celle volonté, que personne n’avait véritablement saisi l’intégralité de l’oeuvre de ce peintre tour à tour qualifié de naïf, populaire ou érotique. Il y avait beaucoup plus à dire sur quelqu’un qui montre aussi le subconscient, les fantasmes, sans jamais juger. Amenant des choses parfois horribles, parfois très chouettes (sic).

Un peintre de la réalité assumée ?

Oui, un peintre du doux-amer, incluant la noirceur mais aussi l’innocence perdue, par exemple celle des enfants qui deviennent de jeunes adultes et se rendent compte du pouvoir de leur corps. Un bourgeois qui n’a jamais eu de grand succès comme Magritte auquel il a reproché, après la période ” vache “, de produire des toiles ” magritiennes ” dont il connaissait et exploitait le potentiel commercial. Tytgat avait quelque chose d’anarchiste voire de communiste !

Jusqu’à ne pas vouloir vendre ses oeuvres ?

Exactement, ses héritiers nous ont raconté que lorsque certaines de ses peintures étaient vendues, il était arrivé à Tytgat d’en faire une copie, comme s’il ne voulait pas se détacher de sa production. Notre approche de l’oeuvre au M-Museum se double d’une narration menée par le réalisateur de film et commissaire adjoint, Gust Van den Berghe.

Edgard Tytgat, ” Souvenir d’une fenêtre aimée “, au M-Museum jusqu’au 8 avril, www.mleuven.be

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