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Luxembourg: 75% des avoirs qui échappent au fisc ne sont pas d’origine européenne

Comme vous le savez, il y a une forte pression sur nos voisins du Grand-Duché du Luxembourg pour qu’ils abandonnent ce qui reste de leur secret bancaire. Le Luxembourg a dans un premier temps dit que ce serait le cas pour le 1er janvier 2015, mais depuis lors, on sent que ce pays résiste, notamment en disant qu’il fera le nécessaire quand d’autres pays, comme la Suisse, par exemple, qui sont aussi des concurrents, mais qui sont hors de l’Union européenne, feront de même.

A vrai dire, ce genre de réponse n’est là que pour faire gagner un peu de temps mais les dirigeants luxembourgeois, et en premier lieu, les dirigeants du secteur bancaire sont plutôt sereins. Sereins car ils ont prévu le coup depuis plusieurs années et ensuite parce que, plusieurs revenus échappent encore au collimateur de l’Europe. En effet, si l’Europe via sa directive épargne vise surtout les contribuables indélicats, elle ne vise pas les sociétés patrimoniales, ni les fondations, autant de structures pour lesquelles le Luxembourg s’est fait une spécialité.

De même, jusqu’à présent, la directive épargne ne s’applique pas aux assurances-vie, ni aux fonds de placements investis en actions ou encore aux certificats immobiliers. Bref, il y a tout un pan de l’industrie financière luxembourgeoise qui n’est pas concerné par ce ramdam médiatique autour du secret bancaire. Et puis, il ne faut pas hésiter à le dire, 75% des avoirs logés au Luxembourg et qui échappent au fisc ne sont pas des avoirs d’origine européenne, et donc, pour dire les choses crûment, le Luxembourg préfère perdre quelques “dentistes belges”, pour reprendre une expression classique, et garder ses gros clients internationaux !

Mais de toute façon, si la place de Luxembourg doit diminuer ses effectifs pour tenir compte de la pression qui est faite sur elle par ses voisins européens, il faut bien garder à l’esprit que le Luxembourg tourne notamment grâce aux Français, aux Allemands et aux Belges qui font la navette chaque jour. Si l’emploi doit s’ajuster au Luxembourg pour tenir compte de cette pression, ce seront ces navetteurs, et donc aussi des Belges, qui iront grossir les rangs des nouveaux chômeurs. Autrement dit, le chômage bancaire luxembourgeois sera pris en charge par les pays voisins, c’est une nouvelle forme de l’histoire de l’arroseur arrosé !

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