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Limitons les allocations de chômage dans le temps !

“Le problème majeur qui se pose à la Belgique est qu’un nombre insuffisant de personnes sont actives sur le marché de l’emploi et que le potentiel des femmes, des personnes peu qualifiées, des jeunes, des immigrés et des personnes âgées n’est pas pleinement mis à profit sur le marché de l’emploi, déclarait le Premier ministre, Yves Leterme, lors de la remise du prix du Manager de l’Année.”

“Le déficit de 4,6 % ne constitue pas le plus grand problème de la Belgique, pas plus que son taux d’endettement de 97,2 % en 2010, déclarait le Premier ministre, Yves Leterme, lors de la remise du prix du Manager de l’Année. Le problème majeur qui se pose est qu’un nombre insuffisant de personnes sont actives sur le marché de l’emploi et que le potentiel des femmes, des personnes peu qualifiées, des jeunes, des immigrés et des personnes âgées n’est pas pleinement mis à profit sur le marché de l’emploi.

Une hausse du nombre de travailleurs se traduit par une amélioration de la prospérité, une augmentation des recettes et une diminution des dépenses en matière de chômage. L’amélioration du fonctionnement du marché du travail incarne donc le défi par excellence.” Un enjeu crucial d’autant que la génération du baby-boom va, dès 2011, arriver en âge de pension. Pour amortir les effets du vieillissement, il faudra donc drastiquement améliorer notre taux d’emploi et diminuer le taux de chômage.

Même si un modèle ne peut être copié in extenso, les mesures prises par le Danemark dans les années 1990 pourraient inspirer nos hommes politiques. A cette époque, le taux de chômage danois avait atteint les 9,6 %. Grâce aux réformes mises en place, il a baissé jusqu’à 3,7 % en 2007. Le Danemark a opté pour une généreuse assurance en cas de perte d’emploi mais limitée à quatre ans. Durant les six premiers mois de chômage, des programmes d’activation pour retrouver un emploi sont obligatoires. Un contrôle sévère est exercé et conditionne le versement d’indemnités. Les chômeurs qui ne sont pas disponibles sur le marché du travail perdent ainsi leur droit à l’allocation de chômage pendant cinq semaines, pointait une étude d’Itinera Institute sur le sujet. Et le demandeur d’emploi est obligé d’accepter dans la journée un travail ordinaire qu’il est capable de faire à condition que le temps de déplacement vers le lieu de travail ne dépasse pas trois à quatre heures.

Avec son système d’allocation de chômage illimitée dans le temps, même si elle est soumise à des conditions, la Belgique fait figure d’exception. Et cette exception ne peut perdurer. En Europe, les indemnités durent de six mois en Grande-Bretagne et en Italie à 24 ou 28 mois dans des pays comme la Suisse, le Portugal, les Pays-Bas, la France et la Finlande. La Norvège et le Danemark sont un peu plus généreux en offrant 36 et 48 mois.

Une limitation serait un premier pas nécessaire pour dynamiser le marché de l’emploi. C’est d’ailleurs un souhait partagé par l’Union wallonne des entreprises et le Voka, son pendant flamand, qui a rappelé, la semaine dernière, son désir de limiter les indemnités de chômage à deux ans. Cette limite aurait l’avantage d’offrir une assurance plus généreuse pour la personne qui a perdu, à titre temporaire, son emploi.

De nombreuses études ont également démontré que la recherche d’emploi est plus active lorsque l’allocation de chômage est limitée. Quant aux chômeurs de plus longue durée, un système de solidarité régional et/ou fédéral les prendrait en charge. Pour éviter qu’ils ne restent inactifs, ils pourraient également prester des services d’intérêt général, ce qui aurait le double avantage que ces personnes restent actives et rendent service à la société. Même si le sujet est encore tabou à l’échelon politique, le débat vaut la peine d’être lancé cette année.

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