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Les partenaires sociaux n’ont rien à envier aux hommes politiques

Cet automne, l’agenda des partenaires sociaux n’aura rien à envier à celui des hommes politiques. Les prochaines négociations interprofessionnelles vont, en effet, être des plus épineuses, à l’instar des tractations politiques.

Cet automne, l’agenda des partenaires sociaux n’aura rien à envier à celui des hommes politiques. Les prochaines négociations interprofessionnelles vont, en effet, être des plus épineuses, à l’instar des tractations politiques.

Avant de se retrouver à la table des négociations, les partenaires sociaux se positionnent. La manifestation d’hier en est le dernier exemple du côté syndical. Les syndicats estiment que les travailleurs ne doivent pas être victimes de la crise actuelle, déclenchée par le secteur financier. C’est ce dernier qui devrait payer la facture alors que les salaires réels – et les pensions – des travailleurs devraient être augmentés.

Du côté patronal, un des objectifs poursuivis est la disparition du handicap salarial de 3,5 % de la Belgique par rapport à nos pays voisins. La FEB a récemment publié une étude réalisée par l’université de Louvain (KUL) qui pointe qu’une annulation de ce handicap permettrait la création de 60.000 à 73.000 emplois sur quatre ans. L’étude met en lumière qu’à facteur constant, si on applique uniquement une augmentation de 1 % des coûts salariaux, l’emploi reculera de 0,44 %.

Quels que soient les contours de l’accord interprofessionnel, nous n’échapperons donc pas à la nécessité de diminuer nos coûts salariaux. D’abord parce que, selon Eurostat, nous occupons la deuxième place européenne – très peu enviable – des coûts horaires les plus chers. Seuls les travailleurs danois sont plus onéreux.

Ensuite, parce que le coût salarial est une donnée clé et est souvent examiné en priorité par les investisseurs potentiels. Inutile de rappeler qu’attirer des capitaux étrangers est un excellent moteur pour notre économie très ouverte.

Enfin, le modèle allemand a prouvé que des coûts salariaux modérés dopent la compétitivité et assurent la croissance. Outre-Rhin le chômage atteint 7 % et le taux d’emploi est de plus de 70 % de la population active. La Commission européenne a également revu ses prévisions à la hausse pour l’Allemagne, avec une croissance de 3,4 % en 2010. Chez nous, profitant du moteur allemand, notre croissance devrait atteindre 2,2 %.

Si l’Allemagne a amélioré sa compétitivité, rien n’empêche la Belgique de suivre un chemin identique. Même si l’exercice sera difficile car l’Etat ne dispose que de très peu de marges pour financer certaines mesures de l’accord interprofessionnel. L’idée, lancée par Karel van Eetveld, CEO d’Unizo (UCM flamande), d’augmenter la durée du travail pour un salaire identique est une piste intéressante. L’accord exigera de toute façon une bonne dose de courage et de créativité. A l’instar de nos hommes politiques.

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