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Les entreprises ne demandent pas de crédit car elles n’ont pas encore assez confiance dans l’avenir

Le volume du crédit accordé aux entreprises en Belgique a atteint un niveau record de 118 milliards d’euros au mois d’avril dernier. On pourrait en conclure que c’est enfin reparti, si le crédit redémarre. Malheureusement, ce n’est pas aussi simple. Ce chiffre de 118 milliards est d’abord le résultat d’une courbe qui connait des hauts et des bas . Il est donc difficile de s’y fier aveuglément.

Ce qui est certain, en revanche, c’est que les taux d’intérêt très bas incitent les entreprises à s’endetter à moyen et long terme plutôt qu’à court terme . Elles ont bien raison, car les taux d’intérêt sont à un niveau plancher, et à terme, ils ne peuvent que remonter

Ce qui est vrai aussi, c’est que les toutes grandes entreprises font moins appel au crédit bancaire que par le passé. Là encore, elles ont raison. Les très grandes entreprises peuvent émettre des emprunts obligataires sur le marché qui, si l’entreprise a un bon bilan et de bonnes perspectives, s’achètent comme des petits pains. Cerise sur le gâteau, ces grandes entreprises peuvent ainsi s’endetter sur le marché à un taux d’intérêt nettement plus bas que ce pourrait leur donner une banque.

Pour le reste, FEBELFIN, l’association qui regroupe notamment les banques tient le même discours. A savoir que le taux de refus des crédits est en baisse : 60% des demandes ont débouché sur l’octroi d’un crédit pour ce qu’on appelle les micro-entreprises – çàd les entreprises de moins de 10 personnes. Le terme micro-entreprise est trompeur, car ces micro-entreprises représentent plus de 90% du tissu économique belge !

Quant au fait de savoir si la stagnation de la demande du crédit est avant tout à mettre du côté de la demande ou de l’offre, FEBELFIN, en bon organisme de défense du secteur bancaire, répète que c’est surtout la demande qui fait défaut. En clair, les entreprises ne demandent pas de crédit parce qu’elles n’ont pas encore assez confiance dans l’avenir. En conclusion : ce chiffre de 118 milliards d’euros de crédit est un bon signal, mais il faudrait, comme l’indiquent nos confrères du SOIR, avoir 3 ou 6 mois avec des chiffres semblables pour que l’on puisse se dire qu’on est enfin sortis de l’ornière.

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