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Les éditeurs ont le droit d’avoir le sourire

Quand Apple lance un nouveau produit, comme c’est le cas avec l’iPad, les retombées en termes de publicité pour Apple sont souvent immédiates, c’est évident. On pense moins aux dommages collatéraux pour les concurrents comme le libraire en ligne Amazon contraint à cause de l’arrivée de l’iPad de revoir ses prix à la hausse.

En effet, la politique d’Amazon était jusqu’à présent très claire, elle négociait ferme avec les éditeurs pour que leurs livres électroniques c’est-à-dire les livres qui peuvent être lus sur Kindle, une sorte de tablette électronique fabriquée par Amazon, ne soient pas trop chers. En clair, vous pouviez lire un best seller sur votre Kindle pour un prix de 9,99 dollars.

Pour les internautes qui disposent d’un appareil Kindle, c’était évidemment un prix intéressant, mais pour les éditeurs, ce prix de 9,99 dollars semblait trop bas d’autant qu’Amazon ne reversait aux éditeurs que 25% du prix de ce livre électronique. 25% de 9,99 dollars, vraiment pas terrible.

Mais évidemment avec l’arrivée de l’iPad, ce dialogue de sourds n’a pas pu continuer pour la simple raison que le quasi monopole de Amazon avec son Kindle n’existe plus. N’oublions pas que l’iPad de Apple a aussi pour fonction de pouvoir lire n’importe quel ouvrage de manière électronique et le drame pour Amazon, c’est qu’il le fait de manière nettement plus agréable que sur le Kindle.

Autrement dit, l’iPad de Apple a ringardisé à la vitesse VV’ le Kindle de Amazon. En outre, la firme Apple a une stratégie très intelligente, elle reverse aux éditeurs non pas 25 % mais 70 % du prix du livre électronique vendu aux internautes et comme ce prix se situe entre 13 dollars et 15 dollars, tous les éditeurs ont dit oui à Apple.

Et donc les éditeurs ont compris ce qu’il fallait faire dès le lendemain de la sortie de l’iPad, ils ont indiqué à Amazon que si sa politique tarifaire ne changeait pas, ils cesseraient leur collaboration et iraient uniquement chez Apple pour distribuer leurs ouvrages de manière électronique. Ce bras de fer, les éditeurs l’ont gagné puisqu’Amazon a décidé de faire payer plus cher les internautes mais ce n’est pas tout, Amazon a également décidé de leur reverser non plus 25% du prix de vente mais 70% comme chez Apple.

Les éditeurs ont le droit d’avoir le sourire. Grâce à cette bataille autour du livre électronique, ils sont en position de faire monter les enchères car ce sont eux qui ont le contenu et sans ce contenu toutes ces tablettes électroniques seraient vides de sens. Au fond, les éditeurs de livres ont finalement réussi à obtenir ce que les grandes firmes musicales n’ont jamais réussi à décrocher reste maintenant à voir si les internautes voudront donner 14 dollars pour lire électroniquement un best seller. Réponse dans quelques mois.

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