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Les CPAS en ont marre et ils le font savoir

Le plan d’accompagnement des chômeurs, le fameux PAC, ce plan qui permet à l’Onem d’exclure du chômage ceux et celles qui ne font pas ou ne feraient pas les efforts nécessaires, que ce soit en matière de recherche d’un emploi ou de formation est responsable de ce courroux.

Le plan d’accompagnement des chômeurs, le fameux PAC, ce plan qui permet à l’Onem d’exclure du chômage ceux et celles qui ne font pas ou ne feraient pas les efforts nécessaires, que ce soit en matière de recherche d’un emploi ou de formation est responsable de ce courroux. Les personnes exclues du chômage finissent par émarger aux frais des CPAS qui visiblement n’ont ni les budgets, ni les moyens humains pour accompagner ces personnes.

Et donc le problème est de taille car en 4 ans, la progression des personnes exclues de l’ONEM a atteint un taux de croissance de 1206% selon les chiffres des CPAS ! Pour la fédération des CPAS, cette croissance s’explique par le fait que l’Onem chercherait à faire du chiffre.

En clair, si l’on en croit les CPAS, on appliquerait aveuglément les règles sans tenir compte de la situation du chômeur, la presse s’est même fait l’écho du cas devenu célèbre, d’un ouvrier n’ayant pas son diplôme secondaire inférieur et qui a vu ses allocations suspendues car il n’avait pas répondu à une offre d’emploi… d’architecte.

Pour le moment, le cri d’alerte des CPAS francophones n’est pas suivi d’un cri similaire du côté flamand sans doute parce que les CPAS flamands ne prennent en charge “que” 30 000 personnes contre 45 000 du côté francophone mais c’est vrai qu’avec la crise de l’automobile à Anvers, les choses pourraient changer.

Mais en attendant, les CPAS wallons ont l’impression qu’on leur a refilé la patate chaude. Rien que pour 2009, le poids financier des exclus du chômage s’est élevé à 36 millions d’euros en Wallonie, soit deux fois plus qu’en 2008. Certains au sein des CPAS pensent même que cette activation des chômeurs ne serait qu’une manière déguisée de régionaliser la sécurité sociale.

Toujours est-il que ce cri d’alerte des CPAS ouvre le débat entre d’un côté, ceux qui pensent qu’il faut être plus souple avec les chômeurs et qui croient qu”il ne sert à rien de leur mettre la pression en ce moment, car comme c’est la crise, il n’y a quand même pas ou très peu d’emplois et puis, de l’autre, ceux qui pensent qu’il faut, au contraire, maintenir la pression et forcer les chômeurs, et notamment les plus jeunes à se former car disent-ils, et pour ne citer qu’un seul exemple, rien que dans la région de Bruxelles, il y a plus de 20 000 emplois qui ne trouvent pas preneur, parce que les demandeurs d’emplois ne sont pas assez qualifiés. Pour le moment, les deux positions ont l’air irréconciliables, mais le débat est ouvert.

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