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Les Chypriotes cocufiés par les Russes de…Londres

C’est bien simple, à propos de Chypre, on a tout entendu depuis une semaine, et comme le faisait remarquer la version française du site Huffington Post, on a parfois même l’impression que tout le monde avait prévu la catastrophe. Le refrain le plus connu aujourd’hui est le suivant: “Quand le secteur bancaire représente 7 fois le PIB, c’est évident qu’il y a un problème”.

Bien entendu, c’est un argument qui a porté auprès du public pour justifier les décisions prises pour Chypre mais sur la base de cette mesure, que faut-il penser alors de l’Irlande? Son secteur bancaire est en effet égal à 706% du PIB. Autre exemple : la petite Malte a aussi un secteur bancaire égal à 790% de son PIB ! Plus près de nous, le Luxembourg a un secteur bancaire qui représente 2170% de son PIB, faut-il en déduire que ce pays est également menacé ? Non, bien entendu. Mais les exemples que j’ai cités ont le mérite de montrer que certains arguments ne tiennent pas toujours la route, en tout cas, pas de manière isolée.

Dans la même veine, celle qui consiste à remettre en cause certaines évidences médiatiques, un autre site d’information anglo-saxon Zero Hedge remet en cause une autre vérité : à savoir que l’argent sale russe a été taxé à Chypre. En effet, si tout le monde reconnaît au moins une qualité au deal chypriote, s’est de s’attaquer à l’argent sale russe que ses banques lessivaient tranquillement depuis des années, tout en protégeant les “petits” épargnants de l’île. Autrement dit, en ne taxant pas les comptes à moins de 100.000 euros… mais la réalité pourrait être différente.

L’agence d’information Reuters a révélé cette semaine que durant toute la période de fermeture des banques à Chypre, leurs filiales londoniennes sont, elles, restées ouvertes. Résultat : alors que les chypriotes faisaient la queue aux distributeurs de billets – avec des retraits limités à 100€/jour – les oligarques russes siphonnaient tranquillement leurs comptes à partir de Londres.

Question : cet argent russe siphonné est parti où ? Réponse : vers la Lettonie qui, comme vous le savez, va rejoindre l’euro en 2014. Si la Banque Centrale Européenne confirme la chose, ce serait ce qu’on appelle un hold-up, l’un des plus importants de l’histoire monétaire. Si cette affaire est confirmée par les autorités officielles, ce qu’elles refusent de faire pour le moment, alors les Chypriotes seraient finalement cocus car ils seraient les seuls à payer l’addition.

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