(Belga) L’introduction obligatoire de caisses “intelligentes” dans l’horeca, afin de lutter contre la fraude, va coûter entre 12.900 et 21.000 emplois ces deux prochaines années, en raison de licenciements et de faillites, selon des prévisions de chercheurs de l’université de Louvain (KUL) publiées samedi par les journaux De Standaard et Het Nieuwsblad.
“Tout dépend de l’ampleur du travail au noir dans le secteur”, déclare le professeur Joep Konings, qui a tenté d’évaluer, avec son collègue Maarten Goos et le doctorant Koen Breemersch, les conséquences de l’introduction obligatoire, à partir du 1er janvier 2014, de caisses enregistreuses “intelligentes”. Selon Joep Konings, des études sérieuses indiquent qu’un emploi sur trois dans l’horeca n’existe officiellement pas. “Si cela s’avère exact, les pertes d’emploi seraient plus proches des 21.000”. La caisse “intelligente” doit veiller à ce que les établissements horeca n’encaissent plus d’argent noir. Ceux-ci n’auront donc plus d’argent noir pour payer leur personnel. Les chercheurs de la KUL ne voient pas beaucoup de solutions pour remédier aux pertes d’emploi. Des hausses de productivité sont peu probables, mais il est encore moins probable de répercuter l’augmentation des coûts sur les clients dans un secteur où la concurrence fait déjà rage. Quant à une baisse de la TVA à 6%, elle ne permettrait que 2% maximum de créations d’emploi, estiment les chercheurs. L’étude a déjà pris en compte les mesures compensatoires approuvées par le gouvernement. Sans ces mesures, entre 16.000 et 24.000 emplois auraient été menacés dans le secteur, soit 20% de l’emploi total dans l’horeca. Afin de préserver l’emploi, une baisse des charges salariales de l’ordre de 20 à 35% serait nécessaire, ce qui serait, “tout sauf évident”, reconnaissent les chercheurs. (Belga)
