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Les banquiers suisses tiennent à leur secret

L’année 2009 a été une année terrible pour la Suisse, elle a vu son fameux secret bancaire vaciller sous les effets conjugués de la crise financière et de l’affaire UBS, sans oublier tous les cas de vols de données bancaires. Bref, la confiance dans le secteur bancaire suisse est mise à mal.

L’année 2009 a été une année terrible pour la Suisse, elle a vu son fameux secret bancaire vaciller sous les effets conjugués de la crise financière et de l’affaire UBS, sans oublier tous les cas de vols de données bancaires. Bref, la confiance dans le secteur bancaire suisse est mise à mal.

C’est évidemment sans compter sur l’ingéniosité de nos amis suisses, à lire le journal Les Echos, les comptes numérotés font leur retour depuis quelques semaines. Vous savez ce sont ces comptes anonymes qu’affectionnaient en particulier les dictateurs, les mafieux et autres trafiquants.

A en croire l’enquête des Echos, les banquiers de la place suisse ne voient pas a priori l’intérêt d’ouvrir un compte numéroté. Pour certains, les comptes numérotés relèvent du mythe et pour d’autres banquiers, l’intérêt est limité car pour ouvrir un compte numéroté, il faut quand même présenter des preuves de son identité, comme pour un compte nominatif normal.

Tout cela est vrai, bien entendu, mais il semblerait que les comptes numérotés à défaut d’offrir un anonymat complet offrent quand même une meilleure confidentialité ! Et cela, évidemment, les banquiers suisses ne vont pas le crier sur tous les toits.

Pour quelles raisons, l’anonymat est-il malgré tout plus fort pour les comptes numérotés ? Parce que le nom et l’adresse du client sont déposés dans un coffre, un coffre auquel ont accès très peu de cadres bancaires. De plus, les recoupements entre le titulaire du compte et le numéro de ce compte ne sont saisis par aucune base informatique, une garantie supplémentaire d’anonymat.

Mais attention, la banque ne peut pas accomplir des miracles. Le client qui opte pour un compte numéroté sera incité à ne pas téléphoner de son bureau ou de son domicile, mais bien d’une cabine téléphonique et pas question, non plus, de laisser des traces par cartes de crédit ou via Internet en voulant, par exemple, consulter ses avoirs.

Bref, frauder aujourd’hui a un coût supplémentaire et oblige les fraudeurs à se transformer en maquisards du fisc. Pas sûr que ce soit du goût de tout le monde. A quoi sert-il d’avoir de l’argent noir à l’étranger s’il n’est plus possible d’en profiter ? Et c’est cette interrogation qui explique que beaucoup de Belges rapatrient leurs avoirs étrangers en Belgique en négociant une amende avec le fisc. Dans leur esprit le calcul est simple : “Mieux vaut une ponction somme toute encore modeste et pouvoir dormir sur ses deux oreilles.”

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