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Les 2 vérités qu’on vous cache sur le sauvetage de l’Irlande

Ce qu’on a découvert à travers cette crise, c’est qu’une fois de plus, on se moque du citoyen européen en lui cachant certaines vérités. Des vérités qui, comme toujours, dérangent la classe dirigeante.

L’Irlande est tirée d’affaire pour le moment. Je dis bien “pour le moment” car les 85 milliards d’euros fournis ne règlent pas encore les problèmes de fond de la zone euro. Et puis, ce qu’on a découvert à travers cette crise, c’est qu’une fois de plus, on se moque du citoyen européen en lui cachant certaines vérités. Des vérités qui, comme toujours, dérangent la classe dirigeante.

Première découverte : en juin dernier, plus de 90 banques européennes ont dû passer un test de résistance imposé par la Banque centrale européenne L’idée était de voir comment ces banques pouvaient résister à des chocs économiques externes assez puissants. Sur les 90 banques testées, seules sept banques ont été recalées. Parmi ces banques recalées, il n’y avait aucune banque irlandaise ! Or, la crise irlandaise qui vient d’éclater est imputable pour l’essentiel à la mauvaise santé de deux grandes banques irlandaises.

Cela signifie que les tests de résistance de l’été dernier n’étaient pas sérieux et qu’on s’est en quelque sorte moqué de nous. C’est pourquoi de nouveaux tests de résistance – plus sérieux – auront lieu en 2011. En attendant, le mal est fait et la confiance est partie : qui peut-on encore croire ? Les actions du secteur bancaire risquent donc de rester sous pression dans les semaines à venir, car c’est le brouillard le plus complet

Seconde vérité : les Irlandais ont beaucoup hésité avant d’accepter l’aide des autres pays car ils sont très chatouilleux sur leur souveraineté nationale. Ils sont fiers de leur indépendance… Ce que les Irlandais oublient de dire, c’est que leur pays ne leur appartient déjà plus. Il est aux mains des multinationales qui ont leur siège dans ce pays !

Un quart des investissements américains en Europe sont ainsi localisés en Irlande. Non pour les beaux yeux des Irlandais, mais en raison de leur fiscalité avantageuse. Non seulement le taux d’impôt des sociétés n’y est que de 12,5 %, mais en plus, grâce à des conventions fiscales signées avec d’autres pays, une firme comme Google ne paie que 2,4 % d’impôts sur ces bénéfices hors Etats-Unis.

Merci donc à l’Irlande qui, résumons les choses, vient d’être sauvée par les contribuables européens mais qui, grâce à leur aide, pourra donc continuer à leur faire du dumping fiscal. Autrement dit, nous subventionnons notre propre concurrence interne. Allez comprendre quelque chose.

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