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Les 2 paradoxes économiques du drame japonais

Le yen n’a pas baissé mais grimpé en flèche, atteignant son plus haut niveau depuis la Seconde Guerre mondiale. Le métal jaune, de son côté, a perdu des couleurs au lieu de profiter du chaos ambiant. Bizarre, très bizarre !

Le drame au Japon a suscité au moins deux paradoxes sur le plan économique. Normalement, lorsqu’un séisme pareil a lieu – et notamment auprès de la 3e puissance économique mondiale – la devise du pays, le yen, aurait dû plonger. Quant à l’or, qui, comme vous le savez, se nourrit du chaos et de la peur, il aurait dû, lui, augmenter. Et pourtant, c’est l’inverse qui s’est passé. Le yen n’a pas baissé mais grimpé en flèche, atteignant son plus haut niveau depuis la Seconde Guerre mondiale. Le métal jaune, de son côté, a perdu des couleurs au lieu de profiter du chaos ambiant. Bizarre, très bizarre !

La question est donc simple : pourquoi ce double paradoxe ?

Pour l’or, ce qui s’est passé est relativement simple à expliquer. Le métal jaune a baissé pour deux raisons. Primo, nombre d’investisseur ont vendu de l’or pour justement compenser leurs pertes sur d’autres placements. Secundo, il faut savoir que l’or adore l’inflation. Or, la catastrophe au Japon a eu pour premier effet de calmer la hausse du prix du pétrole et donc de l’inflation. En effet, les investisseurs partent du principe que la demande de pétrole va dans un premier temps diminuer : c’est pourquoi cette horrible catastrophe au Japon a d’abord eu un effet de calmant sur l’inflation. Si l’inflation recule ou se stabilise, ce n’est pas bon pour le métal jaune. Voilà pourquoi l’or n’a pas profité du chaos japonais pour grimper en flèche.

Pour le yen, c’est exactement l’inverse qui a eu lieu. La devise japonaise a grimpé au plafond par rapport au dollar. Du jamais vu depuis la Seconde Guerre mondiale. Pour quelle raison ? Parce que des investisseurs malins, très malins, ont acheté en masse du yen car ils pensent que les Japonais vont rapatrier en masse leurs capitaux situés à l’étranger. Cela aurait pour effet de faire grimper la devise nippone. C’est un pari qu’ils espèrent gagnant car, en 1995, lors du tremblement de terre de Kobé, c’est ce qui s’est passé : les Japonais ont rapatrié en masse des capitaux de l’étranger et le yen avait grimpé de 15 %.

Cette histoire prouve une fois de plus que, même face à un drame humain de grande ampleur, la spéculation reste aux aguets.

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