Le Vatican poursuit l’opération transparence sur “la banque du pape”

(Belga) Le Saint-Siège poursuit son opération transparence, mettant en avant des experts laïcs venus de l’industrie et de la finance pour convaincre de sa volonté de rompre avec les lourdes opacités bancaires du passé.

Le nouveau président de l’Institut pour les oeuvres des religion (IOR), l’Allemand Ernst von Freyberg, recruté en mars, en est le dernier exemple. Cet industriel des chantiers navals allemands Blohm & Voss a donné vendredi de longues interviews à divers médias pour promouvoir l’objectif affiché de “tolérance zéro” sur le recyclage de l’argent sale. Une opération de communication inédite pour une banque éclaboussée dans le passé par des scandales et des liens sulfureux: faillite du “Banco Ambrosiano”, recyclage de l’argent de la mafia, services secrets, loge maçonnique… “J’applique, a-t-il assuré à Radio Vatican, les standards qui sont les normes les plus élevées en terme d’exigence par rapport à nos banques, je reçois sur mon bureau toutes les semaines les cas suspects et j’ai chaque semaine une réunion avec le responsable de l’antiblanchiment”. M. von Freyberg annonce “une politique de tolérance zéro à l’égard des clients comme des employés” impliqués dans des activités de blanchiment. Le nouveau patron allemand a encore confié avoir embauché des consultants externes, pour “examiner chacun de nos comptes et revoir nos structures et processus pour détecter des irrégularités”, ainsi qu'”un des principaux cabinets d’avocats au monde” pour “mieux comprendre le cadre juridique”. Le banquier reconnait que dans le passé, l’IOR se croyait “une sorte d’île” vertueuse. “La mauvaise communication” était une plaie: “La tradition c’était le silence”. Le 22 mai, le Suisse René Brülhart, connu pour son travail contre le blanchiment au Liechtenstein, avait donné une conférence de presse sans précédent pour présenter le premier rapport annuel 2012 de l’AIF, qui supervise les affaires financières du petit Etat. Il avait annoncé que six signalements de transactions suspectes avaient été communiqués à l’AIF en 2012, dont deux transmis ensuite à la justice vaticane. (Belga)

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