Le président de HSBC évoque une “fuite des capitaux” en cas d’indépendance de l’Écosse

(Belga) Le président du géant bancaire britannique HSBC a prévenu que les incertitudes liées à la politique monétaire pourraient entraîner une “fuite des capitaux” d’Écosse, si cette région se prononçait pour l’indépendance au référendum dans moins d’un mois.

Dans une tribune au quotidien Daily Telegraph publiée vendredi à titre personnel, Douglas Flint, qui se présente comme “un Écossais en exil ayant travaillé toute sa vie dans la finance”, prévient que quitter le Royaume-Uni entraînerait “une incertitude économique” pour le territoire septentrional. Les indépendantistes et leur champion, le Premier ministre écossais Alex Salmond, proposent en cas de “oui” le 18 septembre que l’Écosse constitue une union monétaire avec ce qui resterait du Royaume-Uni (Angleterre, Pays de Galles et Irlande du Nord), avec la livre en commun sous la supervision de la Banque d’Angleterre (BoE). Mais les trois dirigeants des Partis conservateur, travailliste et libéral-démocrate britanniques dominants à Londres ont catégoriquement rejeté cette perspective. Après un éventuel “oui” au référendum, les autorités d’Édimbourg pourraient donc devoir trouver une autre solution avant le 24 mars 2016, date prévue de l’accession effective à l’indépendance. L’une des alternatives consisterait pour l’Écosse à se doter de sa propre monnaie et d’une banque centrale autonome. “Cela prendrait des années au pays pour établir sa crédibilité. Dans l’intervalle, les entreprises et les consommateurs seraient confrontés à des coûts de transaction supplémentaires”, a prévenu M. Flint. L’Écosse pourrait sinon conserver la livre mais dépendrait, à défaut d’accord avec Londres, de la politique monétaire décidée par la BoE pour ce qui resterait du Royaume-Uni. “L’Écosse ne pourrait pas imprimer sa monnaie et son système financier serait dépourvu de prêteur en dernier ressort”, à défaut de disposer de sa propre banque centrale, a alerté M. Flint dans ce cas. Autre hypothèse, le nouveau pays, qui voudrait adhérer à l’Union européenne, pourrait adopter l’euro. Le banquier ne s’étend pas dans sa tribune sur cette solution – qui serait soumise de toute façon à un processus d’approbation de plusieurs années à Bruxelles. “Dans le pire des cas, l’incertitude entourant l’avenir monétaire de l’Écosse pourrait entraîner une fuite des capitaux, laissant le système financier dans un état alarmant”, a résumé M. Flint. (Belga)

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