Trends Tendances

Le poison du PS

“Après avoir mis au sol la Wallonie, le PS est en train de faire la même chose avec la Belgique”, dénonce Johan Van Overtveldt, rédacteur en chef des magazines néerlandophones Knack et Trends, qui voit deux raisons principales à cette attitude.

La nouvelle loi sur les pensions a été ajustée. Il existe des dispositions transitoires, qui repoussent d’autant les adaptations nécessaires à notre régime de retraite. Lorsque, juste avant le passage à 2012, la loi a été mise sur la table des négociations et a immédiatement échauffé les esprits, le ministre des Pensions, Vincent Van Quickenborne (Open VLD), a, parmi d’autres, suggéré que nous accomplissions un pas supplémentaire vers la transformation de notre système de retraite. Sur ces mesures supplémentaires règne, ces derniers jours, un silence assourdissant. Le temps semble même venu de faire machine arrière.

Le revirement du gouvernement face au problème aigu des retraites est très lié à la manifestation syndicale et à la grande sensibilité à cet élément à l’intérieur même du PS, le parti du Premier ministre Elio Di Rupo. Le nombre croissant des licenciements et des restructurations a été renforcé. Un processus décisionnel solide est de toute façon très difficile dans cette coalition, mais le PS lui-même se présente de plus en plus comme le parti du “non”, le parti du conservatisme et de la paralysie complète. Cela transparaît non seulement à travers un dossier comme la réforme des retraites, mais aussi à travers de nombreux autres fichiers.

Immigration et indexation des salaires

Parmi les plus frappants de ces autres dossiers, on peut citer celui de l’immigration et de l’asile, ainsi que le problème de l’indice. Sur la base du brouhaha continu dans le dossier “asile et immigration”, on retrouve le refus, principalement inspiré par le PS, de parvenir à une politique bien pensée d’entrée et de sortie. Le PS vise une sorte de “politique gratuite de la porte ouverte”, mais ce parti refuse clairement d’en examiner les conséquences politiques et sociales. Le PS refuse d’entendre parler d’une politique par laquelle on ferait partiellement concorder l’immigration avec les besoins de notre propre société et économie.

Suite aux cris poussés par les syndicats ABVV et surtout FGTB, le couplage automatique des salaires à l’indice des prix à la consommation est, lui aussi, devenu un sujet tabou pour les socialistes wallons. Une telle opération offrirait pourtant un soulagement pour le budget 2012 et soutiendrait la compétitivité de nos entreprises, actuellement dans un triste état. Ce type d’argument, pourtant, tape sur les nerfs des responsables socialistes. Parfois s’infiltre un son discordant, mais un examen approfondi du principe de l’indexation n’est, pour ce qui concerne le PS, plus dans les cartons.

A présent que notre économie et notre société en général doivent s’adapter à des défis épineux et à de nouvelles réalités, le conservatisme et l’obstructionnisme du PS posent un problème encore plus sérieux. Les réformes absolument nécessaires, qui ne sont en outre, dans de nombreux cas, que le début des efforts à consentir, sont tuées dans l’oeuf. Après que le PS, avec sa politique, a mis au sol la Wallonie dans les dernières décennies, ce parti est en train de faire la même chose avec la Belgique. Il est pourtant très étonnant d’observer comment nous, Flamands, nous comportons face à cela et comment nous regardons cette situation.

Le lien avec la FGTB et le PS comme parti de pouvoir

D’où provient cette attitude du PS ? Deux éléments essentiellement semblent jouer un rôle décisif. Primo, grâce à la relation étroite et continue avec la FGTB, le PS reste connecté à une idéologie totalement dépassées de la lutte des classes, une foi naïve dans les interventions divines du gouvernement et une aversion plus ou moins prononcée pour tout ce qui concerne l’économie de marché.

Secundo, le PS est, plus que tout autre parti politique belge, est un parti de pouvoir. Partout, les hommes (et femmes) du Parti socialiste occupent les sièges-clés. Comment, dès lors, un vice-Premier ministre de ce gouvernement peut-il vraiment s’étonner d’un coup de fil du Premier ministre à Didier Bellens, patron de Belgacom, afin qu’il fournisse 100 millions d’euros supplémentaires destinés au budget ?

Johan Van Overtveldt

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content