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Le Lehman Brother méditerranéen

Et si on laissait tomber les Grecs ? Cette phrase, beaucoup de personnes l’ont entendue au détour d’une conversation ! Et en particulier, ces derniers jours, à un moment où les médias parlent de l’éventuelle création d’une sorte de fonds monétaire européen qui serait chargé de renflouer la Grèce.

Et si on laissait tomber les Grecs ? Cette phrase, beaucoup de personnes l’ont entendue au détour d’une conversation ! Et en particulier, ces derniers jours, à un moment où les médias parlent de l’éventuelle création d’une sorte de fonds monétaire européen qui serait chargé de renflouer la Grèce.

Sans en connaitre les détails, pas mal de personnes, surtout en Allemagne, pensent que c’est un moyen détourné pour aider indirectement la Grèce, car comme vous le savez les traités européens interdisent toute aide directe !

Or, il suffit d’écouter autour de soi pour entendre certaines voix dirent que la Grèce ne mérite pas qu’on l’aide. En Allemagne, certains députés sont encore plus virulents et proposent que la Grèce vende plusieurs de ses îles pour réduire sa dette ! Bref, pour ces députés allemands, la Grèce a maquillé ses comptes et il est donc normal, voire moral que les Grecs paient seuls pour leurs erreurs !

Le discours peut plaire surtout s’il a un côté moralisateur, mais en réalité, c’est un discours destructeur. Comme l’a déjà indiqué l’économiste français Daniel Cohen, ce discours est en réalité irresponsable. Souvenez-vous de la faillite de la banque Lehman Brothers. A l’époque, le gouvernement américain avait décidé de laisser tomber cette banque, son but étant de démontrer à Wall Street qu’une banque ne pouvait pas faire n’importe quoi et qu’elle devait en assumer les conséquences…Le seul problème, c’est que cette attitude très morale en façade a été la pire erreur de cette crise financière et loin de calmer les marchés, cette faillite a failli faire capoter l’économie mondiale.

Et donc, même si cela peut déplaire, laisser tomber la Grèce reviendrait à laisser les spéculateurs se déchainer ensuite sur le Portugal, l’Irlande, l’Italie, puis la France, la Grande-Bretagne et notre bonne vieille Belgique. Le remède des docteurs ” y n’y a qu’à ” serait encore pire que la maladie. Evidemment, l’électeur qui est aussi contribuable n’a pas envie d’entendre ce discours, mais c’est celui de la vérité. Les Européens se doivent d’être solidaires en revanche, ce qui est plus étonnant, c’est que personne n’ait pensé à engager des poursuites judiciaires contre les anciens ministres des finances grecs qui ont falsifié les comptes. C’est peut-être une idée à donner à l’avocat Mischaël Modrikamen !

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