Le gouvernement portugais annonce un accord de sortie de crise

(Belga) La coalition au pouvoir au Portugal est parvenue vendredi à un accord pour assurer la survie du gouvernement, déstabilisé depuis le début de la semaine par une crise politique majeure qui inquiétait ses créanciers internationaux.

Après 48 heures d’intenses négociations, “le Premier ministre a présenté aujourd’hui (vendredi) au président de la République (Anibal Cavaco Silva) un accord politique conclu avec le chef du CDS-PP”, Paulo Portas, son partenaire de coalition et ministre des Affaires étrangères démissionnaire, a indiqué le cabinet du chef du gouvernement. “Les directions des deux partis de la coalition se réuniront samedi en fin d’après-midi et feront ensuite une déclaration”, a ajouté son service de presse, sans autre précision. Le Portugal était en pleine tourmente politique depuis la démission mardi dernier de M. Portas, 24 heures après celle, tout aussi inattendue, du ministre des Finances, Vitor Gaspar, principal responsable de la mise en oeuvre du programme de réformes et de rigueur que le pays s’est engagé à mettre en oeuvre en échange de l’aide internationale obtenue en mai 2011. M. Gaspar a été remplacé par son bras droit Maria Luis Albuquerque, un choix démontrant la volonté du Premier ministre de poursuivre sur la même voie, une option rejetée par M. Portas qui souhaitait au contraire donner la priorité à la relance économique. Afin de préserver la majorité qui le soutient au Parlement, le Premier ministre a refusé la démission du chef de la diplomatie et engagé avec lui des négociations qui pourraient entraîner, selon les médias locaux, un profond remaniement ministériel. Jeudi soir, à l’issue d’une première audience avec le président Anibal Cavaco Silva, qui dispose du pouvoir de dissoudre le Parlement et doit donc cautionner tout accord de gouvernement, M. Passos Coelho avait déjà dit avoir trouvé une “formule” pour surmonter la crise. Le Premier ministre avait toutefois précisé qu’elle ferait encore l’objet de discussions, laissant supposer que le chef de l’Etat n’avait pas été convaincu par cette première “formule”. Poursuivre les efforts Le président entamera lundi des consultations avec les partis représentés au Parlement, à commencer par ceux de l’extrême gauche qui, comme l’opposition socialiste, réclament la démission du gouvernement et la convocation d’élections législatives anticipées. Tout au long de la semaine, des responsables européens ont appelé le Portugal à poursuivre ses efforts d’assainissement financier dans le cadre du plan d’aide de 78 milliards d’euros accordé par l’Union européenne et le Fonds monétaire international, censé aboutir en juin 2014. La crise à Lisbonne a mis en évidence “le danger que comporte le moindre signal pouvant donner le sentiment que la détermination à corriger certains déséquilibres n’existe plus”, a encore dit vendredi à Vilnius le président de la Commission européenne, le Portugais José Manuel Barroso. Mais le pays peine à freiner son endettement par le biais d’une sévère cure d’austérité qui a aggravé davantage que prévu la récession économique et le chômage, tout en provoquant un fort mécontentement social. La CGTP, principale confédération syndicale de pays, et divers mouvements citoyens s’opposant à la mise sous tutelle financière du Portugal ont appelé à manifester samedi après-midi devant le palais présidentiel pour réclamer la démission du gouvernement. “L’instabilité politique au Portugal résulte essentiellement de tensions accrues par la récession économique, la hausse du chômage et la nécessité pour le gouvernement de continuer à appliquer de nouvelles mesures afin de respecter les objectifs du programme”, a analysé vendredi l’agence de notation financière Standard and Poor’s en annonçant l’abaissement de la perspective de la note de la dette souveraine du pays de “stable” à “négative”. La “troïka” UE-BCE-FMI représentant les créanciers du Portugal, qui a déjà assoupli ses objectifs budgétaires à deux reprises, doit entamer le 15 juillet un nouvel examen du plan de réformes avec pour plat de résistance un projet de réforme de l’Etat visant à réduire les dépenses publiques de 4,7 milliards d’euros supplémentaires. (Belga)

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