Le gouvernement français lance son périlleux chantier de réforme fiscale

(Belga) Le Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, impopulaire et en quête de rebond dans la gestion du pays, a lancé lundi une vaste remise à plat du système fiscal avec de premières consultations avec des dirigeants syndicaux.

Pour lancer son périlleux chantier, le chef du gouvernement a reçu le dirigeant de Force ouvrière (FO), Jean-Claude Mailly, sous l’oeil sceptique de l’opposition qui évoque un “coup politique” du Premier ministre pour sauver sa tête à Matignon. “Je sens un Premier ministre déterminé sur la question de la fiscalité”, a déclaré M. Mailly qui s’est entretenu pendant une heure avec le chef du gouvernement. Selon lui, cette initiative “n’est pas un coup de com'” de Matignon. Le numéro un de la Confédération française démocratique du travail (CFDT), Laurent Berger, également reçu par le Premier ministre, a averti que cette initiative ne pouvait “pas être un coup de com” et s'”arrêter là”, invitant le gouvernement à “prendre ses responsabilités”. M. Ayrault doit recevoir les dirigeants des autres syndicats de travailleurs dans la matinée avant les représentants du patronat. Ce chantier à hauts risques, décidé entre le président François Hollande et son Premier ministre selon des médias, a été annoncé par surprise mardi par M. Ayrault alors que l’exécutif français est confronté à un mouvement hétérogène de grogne sociale depuis septembre. Le ministre de l’Economie, Pierre Moscovici, informé tardivement d’une réforme qui le concerne pourtant au premier chef, est ainsi absent des consultations à cause d’un déplacement prévu de longue date en Chine. Le Premier ministre promet des règles fiscales “plus justes, plus efficaces et plus lisibles”, mais veut aussi parler du “financement de la protection sociale, de la dépense publique, d’investissements, d’emploi, de formation professionnelle et de pouvoir d’achat”. Son calendrier: des décisions “à l’été 2014”, pour une “première étape traçant des perspectives” inscrites dans le budget 2015. La plupart des syndicats insistent sur la nécessité d’un renforcement du poids de l’impôt sur le revenu, seul impôt progressif, tandis que le patronat demande une baisse générale des prélèvements obligatoires. (Belga)

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