Le financement des hôpitaux se mue en bombe à retardement

(Belga) Pour financer les bâtiments hospitaliers, les banques offrent de plus en plus souvent des crédits “ballon” et “bullet”, à l’issue desquels l’hôpital devra trouver un nouveau financement. Une pratique qui représente un véritable risque, écrit samedi L’Echo.

Dans les deux à trois prochaines années, entre 3,5 et 4 milliards d’euros devraient être investis, en Belgique, dans de nouveaux bâtiments hospitaliers, selon une estimation de Belfius. Des projets pour lesquels les hôpitaux cherchent généralement des crédits à 30 ans, durée sur laquelle ce type d’investissements est subsidié. Mais avec les nouvelles contraintes réglementaires, les banques rechignent à accorder des crédits à si long terme et multiplient plutôt les crédits “ballon” (mensualités moins élevées avec paiement du solde résiduel en fin de crédit) et “bullet” (remboursement que des intérêts et pas, ou très peu de capital), des crédits sur 15 ou 20 ans, voire moins, au terme desquels l’hôpital n’aura remboursé qu’une partie de sa dette. L’établissement hospitalier devra dès lors trouver un nouveau financement. “Le problème est ainsi reporté dans le futur, ce qui place les hôpitaux dans une situation de risque extrême”, estime Bruno Lefebure, directeur administratif et financier du Chirec. Les banques, de leur côté, affirment ne rien voir de choquant à ce report du risque sur le client et dans l’avenir. “Cela permet de réunir les contraintes des hôpitaux et du secteur financier”, réagit Dirk Gyselinck, membre du comité de direction de Belfius Banque. “C’est peut-être nouveau pour le secteur public, mais une entreprise se finance à cinq ans en moyenne”, renchérit Eric Van Cappellen, directeur Distribution Public & Social Banking chez Belfius. (Belga)

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