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Le Big Data tente de séduire le secteur financier

Déjà que la plupart des citoyens râlent de voir leur demande de crédit être refusée pour telle ou telle raison mais demain, ils ne pourront même plus déverser leur bile ou leur rancoeur sur un chargé d’affaire car ce ou cette chargée d’affaire pourra leur dire que si leur demande de crédit a été retoquée, c’est à cause d’un… robot (1) !

Enfin quand je dis robot, c’est une expression pour désigner un algorithme informatique très sophistiqué qui pourra repérer et analyser toutes vos traces sur internet et en tenir compte positivement ou négativement dans votre scoring de crédit.

Exemple type : avoir beaucoup d’amis sur Facebook pourrait jouer un rôle positif dans votre probabilité de rembourser votre crédit si du moins, ces amis sont actifs, autrement dit, si vous avez une véritable interaction avec eux ! C’est quelque part un peu logique, la qualité de votre entourage humain montrera ou pas si vous avez une chance ou pas d’être renfloué par ce même environnement !

Mais Facebook vous jouera également des tours si on y découvre que vos relations sentimentales sont fréquentes et vos séparations tout aussi tonitruantes… De même si vos Tweets révèlent des penchants pour des partis d’extrême gauche, et donc une tendance à critiquer le monde de la finance ou des “riches”, tout cela pourrait entrer en ligne de compte dans votre scoring !

Mais ce n’est pas tout, vos traces sur le Net montreront si vous passez du temps à lire les termes et conditions d’un contrat ou si vous n’ouvrez même pas le fichier. Bref, pris de manière isolée toutes ces milliers de petites informations n’ont pas l’air pertinentes, mais des sociétés spécialisées dans ce qu’on appelle le Big Data, c’est-à-dire le traitement des données personnelles, tentent de séduire le secteur financier en lui expliquant tout l’intérêt qu’il aurait à travailler avec elles.
Prenez aussi le cas des sociétés de distribution ou des cartes de crédit qui ont déjà beaucoup d’informations sur vous et votre comportement d’achat et qui pourraient vendre ces données personnelles à des banques ou des assureurs.
Quid, par exemple, si vous achetez pas mal de bouteilles d’alcool alors que vous êtes célibataire, cela pourrait jouer en votre défaveur. Qui empêchera demain ces sociétés de monnayer d’une manière ou d’une autre leurs informations ?

Officiellement, ce genre d’utilisation de données n’a pas cours en Belgique : la loi l’interdit, mais c’est vrai que c’est tentant. D’autant que c’est la première fois dans l’histoire du crédit, que l’environnement du demandeur influence le choix final des ordinateurs de la banque. Donc, oui, vos données personnelles valent de l’or !

C’est pourquoi vous avez entendu parler ces dernières semaines de ING aux Pays-Bas ou de Fortis en Belgique qui voulaient en faire usage. Bien entendu, nous n’en sommes qu’au début de ce phénomène, mais les banques et les assureurs feront tout pour faire de plus en plus usage de ces données personnelles. Il n’y a pas de raison à leurs yeux de laisser uniquement Google ou Facebook s’en servir pour gagner de l’argent. Vos données personnelles sont et seront de plus en plus un enjeux capital pour des secteurs entiers, y compris celui de la finance.

(1) Voir articles consacrés à ce sujet par Trends-Tendances et L’Echo

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