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Le Belge, ce grand méfiant

Ce qui est magnifique avec le Belge, c’est qu’il n’en fait qu’à sa tête. Les spécialistes lui disent depuis des mois qu’il est temps de revenir sur les marchés financiers et en particulier celui des actions, mais rien à faire, le Belge reste méfiant.

Cette méfiance se mesure au fait que les derniers chiffres publiés par la Banque Nationale montrent qu’à la fin décembre 2012, il y avait un montant record de 235 milliards d’euros sur les livrets d’épargne ! Ce qui veut dire qu’en 5 ans de crise, il y a eu presque 90 milliards d’euros qui se sont ajoutés sur l’encours habituel des livrets d’épargne !

Les raisons qui poussent le Belge vers le livret d’épargne sont connues. D’abord, le livret est sûr car il bénéficie de la garantie de l’Etat de 100.000 euros par déposant et par institution bancaire. Ensuite, parce qu’il est liquide, les dépôts peuvent dont être retirés à tout moment. Mais ces deux atouts – très relatifs – sont compensés par un rendement très faible, souvent inférieur à 1% pour les rémunérations offertes par les grandes banques. C’est la raison pour laquelle je disais que le Belge n’en fait qu’à sa tête, le Belge voit le livret d’épargne comme une valeur refuge, alors que les économistes n’ont de cesse de nous dire qu’il n’y a pas ou plus de valeur refuge.

Un livret d’épargne qui rapporte moins que l’inflation n’est en effet pas une valeur refuge et la meilleure preuve de cela, c’est que les hommes politiques, et en particulier le ministre des Finances veulent proposer des pistes fiscales pour mobiliser cette épargne afin de relancer l’économie, sous-entendu, cet argent dort et est mal rémunéré et donc autant l’utiliser plus intelligemment. Le Belge ne l’entend cependant pas de cette oreille et il continue de croire dur comme fer dans les livrets d’épargne et dans l’immobilier. L’immobilier parce que c’est un bien réel, parce qu’il protège contre l’inflation via les loyers indexés et parce qu’avec un taux de 75% de propriétaires en Belgique, notre marché immobilier n’est pas un marché spéculatif comme en Espagne.

Au fond, peut-on vraiment blâmer les Belges ? N’ont-ils pas des bonnes raisons de privilégier ces placements conservateurs ? Après tout, les investissements à plus long terme offrent des taux trop bas et sur le marché des actions, il existe encore beaucoup de risques. Leur reprocher de préférer la sécurité ou la brique dans le ventre n’est-ce pas injuste, surtout vu les circonstances actuelles ? Je pose la question, à vous, cette fois-ci, de me donner la réponse.

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