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La société à 1 euro, simple gadget politique ?

Il y a des anniversaires qu’on n’a parfois pas envie de fêter. C’est le cas du premier anniversaire de la SPRL-Starter, cette société que l’on peut fonder avec un euro de départ et qui avait été lancée le 1er juin 2010.

Il y a des anniversaires qu’on n’a parfois pas envie de fêter. C’est le cas du premier anniversaire de la SPRL-Starter, cette société que l’on peut fonder avec un euro de départ et qui avait été lancée le 1er juin 2010. L’idée était qu’en facilitant la création d’une entreprise, on pouvait mieux lutter contre la crise.

Un an plus tard, le constat est un constat d’échec. En tout et pour tout, 800 SPRL à un euro ont vu le jour, contre plus de 72.000 entreprises normales créées en 2010. Au final, cet échec n’est toutefois pas étonnant. Il était même prévisible. C’est ce qu’on appelle une fausse bonne idée.

D’abord, s’il est vrai que cette SPRL-Starter peut être constituée uniquement avec un euro, cela reste quand même une vue de l’esprit, dans le sens où le fondateur de cette société au rabais a cinq ans pour relever son capital au niveau normal d’une vraie SPRL, c’est-à-dire 18.550 euros.

Ensuite, parce que fonder une société avec un euro en poche est une pure vue de l’esprit, car il faut établir un plan financier avec un expert-comptable, payer le notaire et faire des achats de base avant de démarrer. La notion de société à un euro est donc une notion purement fictive.

Et puis, comme toujours, le banquier a son mot à dire, mot n’est pas toujours très aimable à l’égard de la société à un euro. En clair, ces sociétés n’ont aucune chance d’obtenir un crédit sauf à donner des garanties personnelles. Ce qui, en soi, est normal : si quelqu’un fonde une société avec un euro, comment peut-il prétendre rembourser un prêt ?

L’autre frein à la constitution d’une société à un euro, c’est le fait qu’en cas de faillite, le gérant sera responsable à hauteur de 18.550 euros, le montant du capital d’une vraie SPRL. D’où la question de savoir si cette société à un euro n’a pas été un gadget politique, donnant l’illusion qu’on pouvait créer sa société d’un claquement de doigts, alors que les contraintes restent les mêmes pour tous.

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