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La révolution numérique bouleverse le secteur du tourisme

Nous sommes le lundi 30 juin et de nombreux lecteurs vont partir en vacances ou sont en train de les préparer.

Je ne doute pas que la plupart d’entre eux sont en train de le faire via Internet. Ce qu’ils ne savent pas, c’est que leur comportement – tout à fait légitime – a bouleversé le secteur du tourisme. Pour vous donner un ordre de grandeur, la firme Priceline que vous ne connaissez sans doute pas, sauf si je vous dis qu’elle possède le comparateur de prix Kayak et le site de réservation Booking.com, eh bien, cette société Priceline, grâce à notre comportement collectif, a aujourd’hui un chiffre d’affaires quasi équivalent à celui d’un géant de l’hôtellerie comme Accor. Je rappelle qu’Accor, c’est Ibis, Etap, formule 1 mais aussi Novotel ou Pullman. Et encore, ça c’est pour le chiffre d’affaires, car en Bourse, Priceline pèse 5 fois plus qu’Accor !

C’est cela l’impact de la révolution numérique. Si aujourd’hui, tout le monde ou presque passe par le Net pour organiser ses voyages, c’est parce que le client de ces sites Internet dispose gratuitement de systèmes d’informations qui jusqu’ici étaient réservés aux professionnels. Nous sommes devenus nos propres agents de voyages, nous pouvons désormais choisir en direct notre vol, notre hôtel, notre voiture de location, voire notre forfait tout compris, et cela, au meilleur tarif ! Donc, cette révolution numérique fait qu’en quelques années, le secteur du tourisme est passé d’une économie de l’offre à une économie de la demande, et ça c’est en soi une révolution !

Le problème, c’est que cette révolution ne fait pas que des heureux et notamment du côté de l’hôtellerie. Pourquoi ? Parce que comme le disait le patron du groupe hôtelier Accord, d’ici 5 ans, les deux tiers des réservations se feront uniquement en ligne. Si rien n’est fait par le secteur hôtelier, ce robinet de réservations sera maîtrisé à 100% par des agences externes comme Expedia, Booking.com et les hôteliers n’auront plus rien à dire, ni sur leur politique tarifaire, ni sur le taux d’occupation. C’est là le gros défi des hôteliers. Au départ, ils étaient contents qu’Expedia ou Booking.com leur amène des clients qui ne connaissaient pas leur hôtel, mais aujourd’hui, ces mêmes hôtels se rendent compte que ces agences externes dégagent énormément de profits au détriment des marges de ces mêmes hôteliers. Il est vrai aussi que ces hôteliers n’ont pas su anticiper l’arrivée de ces firmes. Aujourd’hui, il est sans doute trop tard. Même Google, supposé être un allié des hôteliers, est en réalité aussi un concurrent via son site de recherche Hotel Finder. Pour l’heure, les hôteliers essaient de contrecarrer cette attaque en règle via les programmes de fidélisation. Mais soyons honnêtes, la bataille sera rude, pour ne pas dire féroce. En attendant le client se frotte les mains car il a compris qu’Internet est un média… déflatoire.

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