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La réforme bancaire

On en parlait beaucoup de cette scission des banques belges entre d’une part, la partie dite spéculative, et l’autre partie, qui regroupe les dépôts et crédits des particuliers et des entreprises. Les banques ne voulaient pas en entendre parler, du moins pas dans la forme voulue par certains hommes politiques… Mais ces politiques n’en démordaient pas, pour eux, c’était l’occasion de marquer des points à quelques mois des élections, avec un discours du genre “nous avons fait plier les banques”.

Au final, comme nous sommes en Belgique, la solution adoptée au forceps vendredi dernier ne sera pas extrême et chaque camp pourra crier en quelque sorte victoire. Quand je dis chaque camp, j’exagère car les banquiers représentés par Febelfin se sont montrés très discrets… D’abord, parce qu’ils savent que la parole des banquiers est démonétisée, notamment à cause des multiples scandales qui ont secoué la profession depuis des années, et ensuite, parce qu’ils savent que leur principal défi à relever au cours des prochaines années, c’est celui de leur réputation !

Et c’est la raison pour laquelle, dans ce débat pour la scission des banques, le lobby des banquiers a systématiquement mis en avant non pas l’intérêt des banquiers, mais celui des entreprises et en particulier des PME. Pour la simple raison que ces banquiers savent que leur parole n’est plus crédible et qu’il vaut mieux parler des intérêts de leurs clients que d’eux-mêmes.

Et donc, oui, depuis vendredi dernier, la Belgique s’est dotée d’un cadre réglementaire qui devrait permettre que l’Etat ne soit pas systématiquement mis à contribution quand une banque va mal, comme cela a été le cas en 2008 avec la chute de Fortis, de Dexia et de KBC. Parmi les points à retenir de cette législation, c’est qu’il sera interdit aux banques de pratiquer des activités de trading pour compte propre. Si elles veulent le faire, les banques en question devront le faire dans une autre société : une société soeur ou au sein de la société mère mais pas au sein de la banque ou dans l’une de ses filiales. C’est une manière comme une autre de protéger les dépôts des clients en cas de difficulté car, quand je dis que l’Etat est intervenu dans le cas de Fortis, Dexia et KBC, il faudrait dire que c’est le contribuable qui au final a payé ces sauvetages : soit par une hausse des impôts, soit par une diminution des prestations sociales, soit par une augmentation de la dette virtuelle du pays qu’il devra payer ou ses enfants… Donc, cette nouvelle réforme bancaire, à défaut d’être parfaite, est un pas dans la bonne direction.

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