La proposition de supprimer l’impôt sur les heures supplémentaires ne fait pas l’unanimité

(Belga) Fiscalement plausible, la volonté du secrétaire d’État à la Fonction publique Hendrik Bogaert de supprimer l’impôt sur les heures supplémentaires ne réjouit pas les syndicats.

“Un article du code des impôts sur les revenus prévoit déjà actuellement une réduction des taxes de 24,75% suite à la prestation de travail supplémentaire donnant droit à un ‘sur-salaire’, même si cette déduction n’est plus fonctionnelle au-delà de 130 heures supplémentaires”, rappelle Marc Bourgeois, professeur de droit fiscal à l’Université de Liège. On pourrait donc imaginer la proposition d’Hendrik Bogaert comme un “aménagement de cette déduction déjà existante”. Du côté syndical, on accueille mal l’idée. “Les heures supplémentaires, c’est de l’emploi en moins et cela n’incite pas les entreprises à employer davantage de personnel”, explique Didier Seghin, responsable presse de la CGSLB, ajoutant que “c’est une idée qui va plaire aux travailleurs désireux de prester plus d’heures mais qui va desservir l’intérêt collectif”. Propos que partage Angelo Basile, secrétaire général adjoint de la FGTB. “Si l’on transformait les heures supplémentaires en heures de travail, cela constituerait des milliers d’emplois”, déclare-t-il. “Détaxer ces heures, cela sert à appâter les gens mais ça ne résout rien socialement.” Selon lui, ce seraient surtout les jeunes qui en subiraient les effets. Et Marc Bourgeois de s’interroger sur le caractère peu judicieux de cette proposition. Selon lui, “cela créerait de nouvelles niches fiscales qui compliquent le système”. Le fiscaliste se demande ainsi dans quelle mesure “il ne faudrait pas plutôt revoir plus en profondeur tout le système de l’impôt sur les personnes physiques”. (Belga)

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