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La poudre qui lavait plus bleu que bleu et plus rouge que rouge

Il était une fois, au Royaume de Belgique, à trois semaines des élections communales…

Thierry Giet (PS), alias Arlequin : “Je demande à chacun d’enlever ses oeillères. Moins d’impôts sur le travail, plus sur le capital !”.

Vincent Van Quickenborne (Open VLD), alias Scapin : “Si le PS veut faire passer la taxe sur le patrimoine, il n’y aura plus de gouvernement demain !”.

Olivier Chastel (MR), alias Pierrot : “On va taxer lourdement ceux qui vendent leurs actions dans les jours qui viennent ou instantanément. Mais pas l’épargnant qui soutient les entreprises !”. John Crombez (sp.a), alias Polichinelle : “Je ne siégerai pas dans un gouvernement qui conclurait un accord Rubik avec la Suisse !”.

Vous y croyez, vous, à cette commedia dell’arte ? Pas vraiment, car c’est bien le propre de ce genre dramatique de la Renaissance : chaque personnage accentue son rôle à tel point que cela en devient risible. Petite nuance, cependant ; à l’époque, il s’agissait d’improvisation. Enfin, vous avouerez que la nuance est faible, car les tirades des uns et des autres sont parfois à la limite de l’esclandre. Dans cette joyeuse cacophonie, c’est un peu à celui qui criera le plus fort. Et nous, pauvres spectateurs, sommes bien en peine de comprendre qui, finalement, sortira du lot par un message intelligible et… intelligent.

Heureusement que les acteurs ont des costumes bien reconnaissables. Entre le rouge vif et le bleu roi, impossible de se tromper. A croire qu’ils se sont tous mis d’accord sur la poudre à lessiver à utiliser durant cette période pré-électorale. Tout cela est bien beau, mais finalement, ne va-t-on pas se retrouver, comme à chaque fois, avec des coalitions un peu délavées ?

Plutôt que de menacer à tout va de quitter la scène – on a vu ce que cela a donné la dernière fois, 541 jours sans gouvernement, était-ce vraiment un joli tableau ?- peut-être vaudrait-il mieux se concentrer sur un scénario haut en couleurs mais harmonieux et bien proportionné. Côté flamand, c’est sans doute d’ailleurs la seule solution si l’on veut éviter que la toile de fond ne vire au jaune moutarde. Des déclarations choc qui mènent tout droit à l’impasse et des mesures choc qui ne tiennent pas la route, on en a assez vues. De grâce, pour cet acte-ci, préférez la mesure mesurée mais bien pensée, si ce sont vraiment des applaudissements que vous souhaitez.

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