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La Poste et Belgacom, même combat, vraiment ?

L’introduction en Bourse de La Poste, si elle a lieu, ne fait pas que des heureux. Les syndicats… et même certains économistes, qui posent de bonnes questions.

La Poste pourrait entrer en Bourse d’ici la fin de l’année, selon les révélations de la presse financière. En réalité, cette introduction en Bourse n’aurait lieu qu’après le feu vert des autorités européennes. La Commission européenne, en effet, enquête sur la légalité des aides publiques accordées à La Poste entre 1992 et 2010. En cas de feu vert, l’entrée en Bourse de La Poste ne serait plus qu’une question de mois. La Commission devant donner son avis pour cet été, cela risque donc d’aller très vite.

Pour le moment, La Poste appartient pour moitié (plus une action) à l’Etat belge et pour moitié (moins une action) à CVC, un fonds d’investissement britannique. C’est ce fonds qui devrait vendre la moitié de sa participation, donc 25 % du capital de La Poste, avec l’espoir que cette cession rapporte la coquette somme de 500 millions, voire sans doute 700 millions d’euros. L’opération serait aussi largement réservée aux particuliers, qui pourraient se ruer sur les actions de notre opérateur postal.

Voilà pour ce que l’on sait aujourd’hui. Bien entendu, cette introduction en Bourse, si elle a lieu, ne fait pas que des heureux. Les syndicats… et même certains économistes, qui posent de bonnes questions : La Poste est-elle faite pour subir les sautes d’humeur et les turbulences de la Bourse ? Dès lors que le cours de l’action de la Poste belge sera comparé à celui des autres Postes, il y aura une pression pour améliorer le rendement. Et comme les futurs managers de cette Poste recevront des stock-options, ils seront tentés, pour ne pas dire incités à mettre la pression en interne. Quitte, par exemple, à sacrifier certains services ou zones de courrier.

D’autres sont moins négatifs et écartent ce scénario catastrophe. Ces optimistes rappellent que l’Etat belge restera actionnaire de La Poste avec 50 % du capital plus une action – bref, il conserve la majorité du capital. Qui plus est, il pourra gérer “en bon père de famille” La Poste comme il l’a fait avec Belgacom, société cotée en Bourse et dont, je le rappelle, l’Etat détient encore la moitié du capital.

Reste à voir si ce parallèle entre La Poste et Belgacom tient la route. Certains en doutent, estimant que l’activité courrier est plus fragile que la téléphonie. Le débat ne fait donc que commencer.

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