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La lutte contre la pauvreté passe par le retour de l’industrie

Avec la fermeture de Ford Genk, d’Arcelor Mittal et de tant d’autres firmes emblématiques, l’Europe comprend enfin qu’elle a besoin de son industrie.

D’abord parce qu’elle emploie pas mal de personnes et ensuite, parce qu’elle paie en général mieux ses salariés que le secteur tertiaire – ce qui est bon pour la demande globale et donc pour nos économies. Ceux qui disaient que nos pays devaient se spécialiser dans les services à forte valeur ajoutée et laisser l’industrie, par définition polluante, à l’Asie ou au Brésil se sont donc trompés lourdement. Avec leur raisonnement biaisé, ils ont même aggravé le chômage en occident et donc la précarité !

Ils se sont trompés, car on le redécouvre aujourd’hui, le secteur des services est lié intimement à l’industrie. Si les dirigeants ne bougent pas et laissent les grandes firmes internationales pactiser avec les pays émergents, d’ici peu, la chimie, le raffinage, l’aéronautique et les équipements télécoms vont également suivre le chemin de l’industrie automobile. Si c’est le cas, leurs fournisseurs de services comme le conseil stratégique, le conseil informatique, le conseil comptable et fiscal, les assurances, les services bancaires disparaîtront avec eux – à la désindustrialisation, nous pourrions donc assister à une sorte de dé-servicialisation pour utiliser un mot qui n’existe pas !

Et ne croyez pas que certains secteurs soient définitivement protégés de la concurrence asiatique. Grâce à la révolution numérique, même les services des impôts pourraient être délocalisés un jour – notamment si l’Etat reste trop obèse et n’arrive pas à s’en sortir pour rembourser sa dette. Si vous avez des doutes sur ce dernier point, pensez à ces cabinets d’avocats américains qui sous-traitent déjà le processing de leurs dossiers les plus simples. On peut donc dire que la lutte contre la pauvreté et le chômage en Occident passe aussi par le retour de l’industrie ! Si nous ne faisons pas cet effort, il ne nous restera plus qu’à devenir, comme le prévoient certains économistes, une sorte de Disneyland pour la classe moyenne asiatique. Heureusement, la crise a eu ceci de bon que les politiques européens se sont enfin réveillés et il ne leur reste plus qu’à nous démontrer que le pire n’est pas toujours certain.

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