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La Grèce est sauvée… pour combien de temps ?
L’accord qui a permis de prêter de l’argent à la Grèce pour qu’elle puisse payer ses fins de mois et ne pas tomber officiellement en faillite, n’est en réalité qu’un accord qui a fait gagner du temps. Objectif : mettre des pare-feux et donc éviter la contagion en cas de faillite ultérieure de la Grèce.
La Grèce est sauvée mais pour combien de temps ? C’est la question que posait la presse financière ces derniers jours – et à raison. L’accord qui a permis de prêter de l’argent à la Grèce pour qu’elle puisse payer ses fins de mois et ne pas tomber officiellement en faillite, n’est en réalité qu’un accord qui a fait gagner du temps. Objectif : mettre des pare-feux et donc éviter la contagion en cas de faillite ultérieure de la Grèce.
Nous n’en sommes pas encore là. Il faut le dire et le répéter : si aucun accord n’avait été trouvé cette semaine sur le plan de sauvetage de la Grèce, c’est toute la zone euro qui aurait éventuellement basculé dans la crise ! Dans le climat de crise économique et sociale que nous vivons, c’était un risque à ne surtout pas prendre. Grâce à cet accord, l’épreuve du feu nous a été épargnée.
La Grèce est donc provisoirement tirée d’affaire. Elle y est arrivée mais comme dirait l’autre, “dans quel état !”. Même si elle n’est pas officiellement sous tutelle, la Grèce l’est, en réalité.
Ces prochaines années, la Grèce sera en effet surveillée par des observateurs de l’Union européenne, de la Banque centrale européenne et par les experts du FMI. La Grèce doit en plus s’engager, dans sa constitution, à rembourser en priorité ses créanciers étrangers. Et le montant de l’aide qu’il a été décidé de verser à la Grèce se fera en plusieurs tranches… et encore : sous réserve que les mesures d’austérité demandées aux grecs soient respectées. Si cela ne s’appelle pas une mise sous tutelle, qu’est-ce que c’est ?
En réalité, beaucoup d’experts pensent que l’Europe a juste acheté du temps et que, tôt ou tard, la Grèce fera faillite car elle reste insolvable. Et que la Grèce sera sans doute amenée d’elle-même à sortir de l’euro.
Mais alors, direz-vous, pourquoi l’aider, pourquoi lui prêter de l’argent ? Réponse officieuse : pour gagner du temps pour mettre à l’abri de la spéculation les autres pays faibles comme le Portugal, l’Espagne et l’Italie. Il semblerait – j’utilise bien le conditionnel car, avec la finance, rien n’est jamais certain – que les marchés financiers aient finit par comprendre que la Grèce était un cas à part, une exception. La preuve de cela, c’est que les taux d’intérêt se sont détendus pour des pays comme l’Espagne et l’Italie.
Si cela se confirme, l’effet domino dont avaient peur les dirigeants européens serait cassé. Mais bon, rien n’est encore garanti, et il faut rester prudent.
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