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La finance veut-elle la peau des Etats de la zone euro ?

Si la Grèce a effectivement des problèmes, ceux-ci sont largement amplifiés par certains spéculateurs qui, en gros, veulent profiter des difficultés de ce pays pour se faire de l’argent. Beaucoup d’argent. Et rapidement.

Telle est la question posée par le quotidien Libération et qui rejoint une opinion déjà exprimée à plusieurs reprises dans ces colonnes : si la Grèce a effectivement des problèmes, ceux-ci sont largement amplifiés par certains spéculateurs qui, en gros, veulent profiter des difficultés de ce pays pour se faire de l’argent. Beaucoup d’argent. Et rapidement.

Comme l’indiquait encore Libération, “plus personne ne le conteste, la situation des finances publiques de la zone euro, y compris celles de la Grèce, ne justifie pas une telle panique des marchés financiers. Des marchés qui, désormais, jouent clairement l’éclatement de la zone euro.” Et de confirmer, selon des informations glanées à la fois auprès des gendarmes de la Bourse et de certaines banques, que deux très importants hedge funds, des fonds spéculatifs donc, seraient derrière les attaques contre la Grèce, le Portugal et l’Espagne.

Leur but est d’une grande trivialité : gagner un maximum d’argent en créant une panique leur permettant d’exiger de la Grèce des taux d’intérêt de plus en plus élevés, tout en spéculant. Pour comprendre cette stratégie, il faut garder à l’esprit que la dette, représentée par des obligations d’Etat, est un produit financier comme un autre. Cela signifie qu’elle a un prix défini par une offre et une demande. Exactement comme pour le baril de pétrole et une action en Bourse.

Dans le cas de la Grèce, ce n’est pas la simple loi de l’offre et de la demande qui joue : la spéculation est tout autant responsable. Certains opérateurs abattent la carte de la panique, qui a pour conséquence que la prime de risque pour se prémunir contre la faillite de l’Etat grec soit aujourd’hui quatre fois plus élevée que celle du Maroc ! C’est évidemment irréaliste… pour ne pas utiliser un autre mot.

Cette situation, en attendant sa fin, aura au moins un effet paradoxal : en attaquant ainsi les pays du sud de l’Europe, ces spéculateurs ne se sont pas rendu compte qu’ils ont aussi fait baisser l’euro face au dollar. C’est une excellente nouvelle pour les entreprises exportatrices européennes. Pour une fois que la spéculation aide l’économie réelle, on ne boudera pas son plaisir !

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