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La fierté, vraie faiblesse des compagnies aériennes ?

Aucune industrie, hormis les télécoms, n’a autant diminué ses tarifs que le secteur aérien. Sans fusion, l’industrie aérienne restera en mode survie… pour le plus grand profit des passagers.

“Si l’industrie aérienne ne change pas, sa rentabilité restera comparable à celle d’une oeuvre de bienfaisance !” C’est le patron de l’IATA, l’Association internationale du transport aérien, qui le dit, une association qui regroupe 230 compagnies aériennes et dont vous voyez le sigle sur la plupart de vos billets d’avion. Evidemment, lorsqu’un patron parle aussi librement, c’est pour une bonne raison. Dans le cas présent, le patron de l’IATA s’est lâché devant nos confrères suisses du journal Le Temps car il quitte sa fonction dans… deux semaines.

L’industrie aérienne n’a jamais été très rentable. Une blague circule dans le secteur : comment voulez-vous devenir millionnaire en dollars ? C’est simple. Il faut d’abord être milliardaire en dollars puis investir dans l’aviation !

Ces 10 dernières années ont été éprouvantes pour le secteur. Il y a eu les attentats du 11 septembre, la crise financière, la concurrence des compagnies aériennes à bas coûts comme Ryanair, l’épidémie de SRAS en Asie, les éruptions de volcans et l’envolée du prix du pétrole… Tous ces éléments mis bout à bout font que la marge du secteur aérien est d’à peine 2,9 %.

Bien entendu, le secteur ne s’est pas laissé faire. Des économies ont été réalisées. Souvent, d’ailleurs, suite à la concurrence des compagnies low-cost. C’est le cas avec la généralisation du billet électronique, qui a permis au secteur d’économiser 3 milliards de dollars par année. Cela ne suffit toutefois pas à redonner des couleurs aux comptes financiers des compagnies aériennes.

En réalité, le principal problème du secteur aérien, c’est qu’il s’agit d’une industrie très fragmentée. On parle de l’IATA et de ses 230 membres, et c’est vrai que c’est l’association la plus connue, mais il faut savoir qu’il y a mille autres compagnies qui ne font pas partie de cette association. Autrement dit, pour certains pays, la fierté nationale passe toujours par le fait d’avoir un drapeau peint sur un avion. C’est en gros cette fierté mal placée qui a fait que, malgré tous les problèmes du secteur aérien, le prix des billets a baissé de 30 % ces dernières années.

Aucune industrie, hormis les télécoms, n’a autant diminué ses tarifs que le secteur aérien. Sans fusion, l’industrie aérienne restera en mode survie… pour le plus grand profit des passagers.

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