Trends Tendances

La Belgique a bien résisté à la crise mais…

Le rapport annuel de notre banque nationale est sorti et pour ceux qui s’intéressent à l’état de notre économie, il faut bien dire que c’est un peu la Bible, car c’est sans doute la meilleure image que l’on puisse avoir de notre pays sur le plan économique.

Premier constat : notre pays a mieux résisté à la crise que la plupart des autres pays de la zone euro. La preuve, c’est que la Belgique est l’un des premiers pays à avoir retrouvé son niveau d’activité d’avant la crise. C’est donc un bon point !

En revanche, notre point noir, c’est le chômage des jeunes, c’est-à-dire les moins de 25 ans, qui reste la lanterne rouge de la zone euro, avec un taux de chômage de presque 23%. C’est le double des Pays-Bas et le triple de l’Allemagne !

Autre constat : malgré la crise, le Belge reste… riche, puisqu’on parle d’un patrimoine net global, donc hors dettes, de presque 2.000 milliards d’euros ! Mais si ce patrimoine est considérable, il est aussi inégalement réparti !

L’autre inquiétude qui ressort de ce rapport annuel de la banque nationale, c’est l’immobilier : les prix de l’immobilier ont presque doublé depuis l’année 2000 et la baisse enregistrée dans la progression de ces prix, depuis la crise de 2008, ne semble pas assez forte par rapport à ce qui se passe dans d’autres pays ! Donc, la banque nationale de Belgique s’attend à une correction de l’ordre de 15%, et c’est la raison pour laquelle, elle impose aux banques belges des coussins supplémentaires pour leur permettre de résister en cas de choc immobilier !

En fait, si la Banque nationale a peur de l’immobilier, c’est aussi parce que les patrons de grandes agences immobilières passent leur temps à dire que l’immobilier se porte bien. Ils le disent d’autant plus fort que certains économistes bancaires disent exactement le contraire… Donc, en répétant à l’envie que tout va bien Madame la Marquise, ils font sans le savoir le jeu de la BNB qui se dit que la correction des prix n’est pas assez forte, et donc, la BNB oblige indirectement les banques commerciales à durcir les conditions d’octroi des prêts hypothécaires. En un mot comme en cent, en refusant de parler de tassement des prix pour des raisons commerciales, certains patrons de réseaux d’agences immobilières risquent de provoquer la forte baisse des prix qu’ils veulent éviter. Ce n’est pas moi qui le dit, mais l’un de leurs plus éminents représentants, mais en privé bien sûr.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content