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L’immobilier de luxe à Londres profite de la crise

Connue pour être la capitale des milliardaires, Londres ne souffre pas de la crise – en tout cas, pas pour l’immobilier haut de gamme.

A force de prédire le pire si la Grèce sort de la zone euro, les riches d’Europe ont fini par prendre leurs précautions. C’est ce que révèle une enquête du New York Times à Londres. Connue pour être la capitale des milliardaires, Londres ne souffre pas de la crise – en tout cas pas pour l’immobilier haut de gamme. Un agent immobilier connu de la place affirme qu’il ne lui faut aujourd’hui que quelques semaines pour vendre un appartement à South Kensington pour la bagatelle de 3,5 millions de livres sterling.

Qu’ils soient originaires de l’Italie, de l’Espagne, de la France ou même de l’Allemagne, les riches veulent se prémunir des turbulences liées à un éclatement de la zone euro. Comme la Bourse n’est pas très sûre non plus, ces mêmes riches investissent dans de la brique mais hors de la zone euro, en particulier dans les quartiers chic de Londres.

N’oublions pas qu’au mois de mars dernier, environ 66 milliards d’euros sont sortis du secteur bancaire espagnol par peur de voir le pays se retrouver dans la même situation que la Grèce. Bien entendu, une partie de cet argent dort quelque part sous un matelas mais une partie a également filé vers des destinations comme Londres. D’autant que, si les agents immobiliers à Londres étaient habitués à voir défiler chez eux des émirs ou des milliardaires russes, l’arrivée des Européens est facilitée par la liberté de mouvement des capitaux au sein des 27 pays de l’Union européenne, dont fait partie la Grande-Bretagne !

Cet attrait pour la brique londonienne est accélérée par la baisse de l’euro, qui se trouve à son plus bas depuis deux ans face à la livre sterling. Ces immigrés de luxe, si je puis dire, font le pari que l’euro baissera. D’où leur choix pour l’immobilier de luxe à Londres. Leurs demandes portent d’ailleurs sur des appartements bien situés, avec de hauts plafonds, un concierge pour la sécurité, et un balcon ou une terrasse, exactement ce à quoi ils sont habitués à Milan ou Barcelone.

Les riches grecs ne sont pas en reste non plus, même si, d’après les agents immobiliers londoniens, le gros de leurs achats s’est fait en 2010. Il n’empêche, l’un de ces agents immobiliers, raconte le New York Times, a reçu l’ordre d’acheter plusieurs maisons d’une valeur de quelques dizaines de millions de livres sterling si, après les élections du 17 juin, la Grèce devait quitter l’euro. Les acheteurs potentiels ont peur d’une révolte sociale en Grèce et ont déjà versé cet argent sur un compte bancaire britannique.

Espérons que cet agent immobilier ne gagnera pas sa commission car son gain personnel serait synonyme d’une crise collective dont on se passerait bien.

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